La recrudescence des mineurs étrangers non accompagnés sur le sol espagnol préoccupe plus que jamais Madrid. Débordées par l'arrivée de ces jeunes migrants, plusieurs communautés autonomes appellent le gouvernement à appliquer une politique "sérieuse" envers les mineurs en réactivant notamment un accord conclu en 2007 avec le Maroc pour le retour des mineurs marocains non accompagnés. Le gouvernement espagnol a entrepris ce mercredi 5 septembre une série discussions avec les communautés autonomes au sujet des mesures à envisager pour assurer la prise en charge des flux de mineurs non accompagnés, dont le nombre est évalué à plus 8.000 enfants et adolescents non accompagnés parmi lesquels sont recensés 70% de Marocains. Certaines communautés autonomes, comme l'Andalousie, ont recommandé que ces mineurs devraient être rapatriés dans leur pays d'origine afin qu'ils puissent reprendre leur vie en famille. Les centres d'accueil andalous ont en effet manifesté une saturation par l'arrivée massive de ces jeunes migrants. C'est dans ce sens que le gouvernement régional de Susana Díaz a réclamé que l'exécutif central insiste sur le volet diplomatique avec le Maroc, pour que ce dernier collabore au rapatriement de ces mineurs. L'Andalousie souhaite ainsi réactiver un accord bilatéral de 2007 stipulant que les autorités marocaines s'engagent à collaborer à l'identification du mineur et de sa famille afin de le renvoyer chez lui ou de le placer au sein d'un réseau d'accueil local. "Le gouvernement doit assurer toutes les garanties [de cet accord] avec le Maroc et le parquet", a déclaré Susana Díaz, dont le gouvernement dépense déjà 45 millions d'euros par an pour gérer 208 centres d'accueil. "Si les autorités marocaines garantissent que l'enfant évoluera dans un environnement sain et sécurisé, le procureur ne s'opposera pas à son retour", indique El País, citant les propos d'un procureur. Une demande fortement dénoncée par l'ONG Save The Children qui estime que la proposition de l'exécutif de Susana Díaz de réactiver ce protocole bilatéral pourrait faciliter l'expulsion des migrants mineurs alors que les conditions de leur retour ne sont pas garanties. "Beaucoup de ces enfants vivaient déjà dans la rue au Maroc. D'autres ne peuvent être accueillis par leurs familles en raison du manque de ressources", a déclaré le directeur de Save The Children en Espagne, Andrés Condé. "Il est nécessaire de garantir que chaque cas sera étudié individuellement", a-t-il ajouté.