Le gouvernement espagnol ne veut plus renvoyer les mineurs migrants marocains malgré les appels de plus en plus nombreux à réactiver l'accord de rapatriement. Non, le gouvernement espagnol ne compte pas renvoyer les mineurs migrants marocains chez eux. C'est ce qu'a déclaré Alfonso Rodriguez Gomez de Celis, délégué du gouvernement central en Andalousie. À travers cette déclaration, le représentant de Madrid en Andalousie a voulu mettre fin à la controversée sortie du gouvernement andalou exigeant le rapatriement des mineurs marocains. Durant une rencontre organisée par la Chambre de commerce de Séville, le délégué a souligné que son gouvernement n'envisage pas de faire appel à cette mesure pour résoudre le problème des jeunes migrants. Cette nouvelle sortie révèle un malaise au sein même du parti socialiste au sujet du dossier des mineurs marocains. En effet, le gouvernement andalou a pris tout le monde de court en réclamant publiquement au gouvernement central une intervention immédiate pour pouvoir renvoyer les mineurs marocains au royaume. Une prise de position étonnante venant d'un gouvernement régional socialiste qui a mis mal à l'aise l'Exécutif central mené par le socialiste Pedro Sanchez car si par le passé Mélilia et Sebta, fiefs du Parti populaire (opposition), étaient les seules régions à exiger une intervention de Madrid pour en finir avec les arrivées des mineurs migrants, à présent voilà qu'une région gouvernée par les socialistes se joint à ce mouvement. De fait, dans sa sortie, la présidente andalouse Susana Diaz avait affirmé que ces enfants sont des victimes des mafias et tout ce qu'ils souhaitent c'est revenir auprès de leur famille. À cet égard, elle avait appelé Sanchez à trouver «une formule légale avec le Maroc» pour que ces jeunes migrants puissent rentrer chez eux. De son côté, le délégué a rappelé que durant la réunion organisée par le ministère espagnol de la Santé et les départements régionaux en charge de ce dossier, il a été décidé la répartition des mineurs sur l'ensemble du territoire espagnol dans un souci d'équité territoriale. De même, le préfet andalou a rappelé que le gouvernement a approuvé une enveloppe budgétaire exceptionnelle de 40 millions d'euros pour faire face à la montée en puissance de ce phénomène. D'autre part, plusieurs ONG ont dénoncé cette sortie de la présidente andalouse en estimant que cette solution préconisée ne résout nullement le problème des mineurs d'autant plus qu'il faut tenir compte de la décision de l'enfant à l'heure de son extradition, comme le stipule la législation en vigueur. Outre ces sorties, le gouvernement andalou mène une campagne médiatique à coups de reportages dans les journaux pour parler de son engagement en faveur de ces enfants en construisant 17 centres d'accueil dans le nord du Maroc, d'un coût totalisant les 6 millions d'euros. Au total, 4.650 mineurs ont été placés sous la tutelle de l'administration andalouse durant cet exercice, dont 70% sont des Marocains, comme le rappelle la presse proche du gouvernement andalou. Le parquet de Séville avait aussi appuyé la demande de l'administration andalouse et a estimé que les 400 dossiers de rapatriement ouverts par son département n'ont pas abouti. Le ministère public a affirmé que l'échec de cette procédure s'explique par le «manque de volonté politique».