Le Maroc est le premier pays africain invité d'honneur du Salon international du Livre de Pékin, Nasser Bouchiba, enseignant-chercheur à l'Université Sun Yat-Sen de Guangzhou en Chine a signé en marge du Salon, un accord pour éditer son livre « Relations Maroc-Chine de 1958 à 2018 ». Ecrit en arabe et en chinois, l'ouvrage met sous les lumières l'histoire récente de la coopération Sino-marocaine. Interview. En marge de la 25ème édition du Salon international du Livre de Pékin qui a ouvert ses portes mercredi avec la participation du Maroc comme invité d'honneur, vous avez édité un livre sur les relations entre le Maroc et la Chine, quel est la genèse de l'ouvrage ? Il y'a quelques années et avant de terminer l'élaboration de mon doctorat, que j'ai préparé et réalisé en Chine, j'ai remarqué que jusqu'à maintenant il n'existait pas d'ouvrage académique qui retrace les péripéties de la coopération Sino-marocaine. A partir de ce moment, j'étais résolu à me lancer dans l'exercice. Ce n'était, surtout pas, une promenade de santé, surtout qu'il n'est pas aisé d'obtenir des données officielles. Une fois la rédaction achevée, j'ai voulu que le Maroc bénéficie de ces efforts. C'est dans ce cadre que j'ai présenté le livre au Salon de Pékin et il va être publié grâce à une collaboration entre la maison d'édition marocaine « Dar El Aman » et la maison d'édition gouvernementale chinoise « la ville des fleurs ». J'espère par ce livre contribuer à combler le vide en matière de travaux académiques sur les relations entre les deux pays. L'objectif étant de permettre aux décideurs ainsi qu'aux chercheurs et investisseurs de bien comprendre la nature et l'évolution des échanges bilatérales. -Votre livre est intitulé « Relations Maroc-Chine de 1958 à 2018 », ce qui fait de lui un livre sur l'histoire des relations Maroc-Chine, quelles sont dans ce cadre les étapes marquantes de ses presque 60 ans de la coopération Maroc-Chine ? Sur le plan politique, le Maroc a toujours reconnu la République populaire de Chine comme seul représentant de la Chine. La Chine de son côté n'a jamais cessé de réitérer sa position en faveur d'une solution pacifique et via le processus proposé par les Nations Unies du dossier du Sahara marocain. Du point de vue économique, la Chine accorde une importance énorme au rôle influent du Maroc dans le continent africain. Le Royaume se présente comme un interlocuteur privilégié vue la sagesse pérenne de la politique internationale marocaine. La visite de SM le Roi Mohamed VI en mai 2016 a été considérée par les Chinois comme un tournant important dans l'historique des relations entre l'empire du milieu et le Maroc. -Et qu'en est-il des étapes marquantes des relations bilatérales ? D'abord, en 1964 avec la signature des premiers accords de partenariat commercial lors de la visite du premier ministre chinois, Zhou Enlai, au Maroc. En cette période le Maroc et la Chine vont légiférer les échanges commerciaux, notamment, l'importation du thé chinois et exportation du phosphate marocain. L'année 1975, le Maroc et la Chine scelleront un accord pour l'envoi d'une équipe médicale chinoise, cette même coopération en matière de santé qui continue au jour d'aujourd'hui. En fin, la visite officielle en 2016 de SM le Roi Mohammed VI à Pékin et la signature de l'accord du partenariat stratégique a fait entrer la coopération Maroc Chine dans une nouvelle ère. -Quelles sont, dans ce sens, les perspectives de la coopération Maroc –Chine et pourquoi cette coopération demeure au deçà de la profondeur et de l'histoire des relations entre les deux pays ? Notre coopération avec la Chine n'est toujours pas à la hauteur en vue des écarts culturels qui subsistent encore. Les canaux de communications sont quasiment existants. Pour vous donner un exemple, des pays comme les Etats-Unis et la France font appels à leurs citoyens qui maîtrisent la langue et la culture chinoise pour entamer les négociations et saisir les opportunités de partenariat. Point essentiel, en ce qui concerne l'investissement, pour Pékin, il faut inéluctablement passer par le gouvernement, exécutif chinois, pour identifier les partenaires privés qui ont les moyens et la capacité de mener à bout les grands projets de partenariat.