Ahed Tamimi est sortie de prison ce dimanche, au terme de huit mois de détention. Arrêtée à l'âge de 16 ans, l'adolescente est devenue icône de la résistance palestinienne contre l'occupation israélienne après avoir giflé deux soldats israéliens. La jeune fille de 17 ans et sa mère, Narimane, également incarcérée à la suite de l'incident, ont été accueillies dans leur village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, par une foule de proches, de partisans et de journalistes. "La résistance continue jusqu'à ce que l'occupation prenne fin", a-t-elle clamé, sa voix recouverte par les cris de ses soutiens, face à un mur de caméras, les épaules recouvertes d'un keffieh, symbole de la résistance palestinienne. Elle a remercié "tous ceux qui l'ont soutenu et soutiennent tous les prisonniers".
A leur libération de prison en Israël, Ahed et sa mère ont été conduites par des soldats israéliens jusqu'à Nabi Saleh. En larmes, l'adolescente a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l'accueillir, sur un petit chemin menant à la bourgade.
Puis, le père, Bassem, encadré de sa fille et de son épouse, les a accompagnées jusqu'à la maison familiale, sous les cris de la foule scandant : "Nous voulons vivre libres !"
L'adolescente a rendu visite à des proches qui ont perdu l'un des leurs, tué en juin dernier lors d'affrontements avec des soldats israéliens.
Elle a ensuite déposé des fleurs sur la tombe du dirigeant palestinien Yasser Arafat, à Ramallah et s'est rendue au siège de l'Autorité palestinienne, où elle a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas. Le chef de l'Autorité palestinienne a salué l'adolescente, "un modèle de la lutte palestinienne pour la liberté, l'indépendance et l'établissement de notre Etat palestinien", selon un communiqué diffusé par l'agence de presse palestinienne Wafa. Le président a également ajouté que "la résistance populaire pacifique est la meilleure arme pour faire face à l'arrogance de l'occupation et montrer sa barbarie au monde".