Le procès d'Ahed Tamimi, une adolescente devenue pour les Palestiniens une icône de l'engagement contre l'occupation israélienne après une vidéo où elle frappe des soldats dans son village, a de nouveau été reporté, a indiqué dimanche l'armée israélienne et la défense. Initialement son procès devait s'ouvrir le 31 janvier. Il a été une première fois reporté au 6 février, puis désormais au 13 février. La jeune fille, âgée de 17 ans, sera jugée devant un tribunal militaire, la juridiction compétente en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967. Ahed Tamimi a été arrêtée en décembre à la suite d'une vidéo devenue virale la montrant en train de frapper des soldats israéliens dans son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée. Sa mère, Narimane, et sa cousine Nour apparaissent aussi dans la vidéo et ont également été arrêtées. La mère paraît avoir la volonté initiale de s'interposer. Les soldats demeurent eux impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation que de la volonté de faire mal. Les images ont été tournées devant la maison des Tamimi dans le contexte des protestations palestiniennes alors quasiment quotidiennes contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Nour Tamimi a été relâchée sous caution, mais la justice militaire israélienne a décidé de maintenir Ahed Tamimi et sa mère en détention jusqu'à leur procès. Nariman Tamimi sera également jugée à partir du 13 février, a indiqué leur avocate. L'affaire Tamimi a trouvé un large écho chez les Palestiniens comme chez les Israéliens. Les premiers louent en Ahed Tamimi un exemple de courage face aux abus israéliens et à l'occupation. Les Israéliens ont vu eux dans l'impassibilité des soldats l'expression des valeurs de leur armée, tout en ressentant une vive amertume devant ce qui a été fortement perçu comme une humiliation. Ils considèrent volontiers Ahed Tamimi, issue d'une famille connue pour son engagement contre l'occupation, comme une agitatrice. Les organisations de défense des droits de l'Homme et l'Union européenne ont exprimé leur préoccupation devant le cas de cette adolescente. Le bureau du Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme a souligné que, selon les normes internationales, un enfant ne devait être détenu qu'en dernier recours. Dix-neuf Palestiniens ont été tués, la plupart au cours d'affrontements contre les forces israéliennes depuis la décision du président américain Donald Trump le 6 décembre de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. La communauté internationale estime que le statut de Jérusalem doit être tranché par des négociations entre Israéliens et Palestiniens.