L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley s'en est pris mardi aux pays arabes dans le conflit israélo-palestinien, jugeant qu'ils n'en faisaient pas assez pour "réellement aider" à la paix dans la région. "Le moment est venu pour les pays de la région de réellement aider le peuple palestinien au lieu de faire des discours à des milliers de kilomètres", a-t-elle asséné lors d'une réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient. "Où sont les pays arabes lorsqu'il faut encourager la réconciliation entre les factions palestiniennes, essentielle pour la paix? Où sont les pays arabes quand il faut dénoncer le terrorisme du Hamas? Où sont les pays arabes lorsqu'il devient nécessaire de soutenir des compromis pour la paix?", a lancé la diplomate. Nikki Haley s'est aussi défendue de ne pas se préoccuper du peuple palestinien. Outre son aide financière à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Washington a donné l'an dernier 300 millions de dollars en aide bilatérale, a-t-elle dit. Soit, depuis 1993, "plus de 6 milliards de dollars en aide bilatérale aux Palestiniens". "Combien les pays arabes --dont certains sont riches-- ont-ils donné aux Palestiniens? Sûrement pas autant que les Etats-Unis", a ironisé l'ambassadrice américaine. L'Arabie saoudite "a versé au cours des deux dernières décennies 6 milliards de dollars aux Palestiniens en termes d'assistance humanitaire, d'aide au développement et de secours", a rétorqué son ambassadeur, Abdallah Al-Mouallimi, lors de son allocution. Pour l'UNRWA, c'était "un milliard de dollars" pour la même période, a précisé le diplomate saoudien. "L'an dernier, la contribution à l'UNRWA de l'Iran, de l'Algérie, de la Tunisie a été de zéro", a reproché de son côté Nikki Haley, sans évoquer la réduction considérable cette année de la contribution financière américaine à cette agence. A cet égard, son homologue français François Delattre lui a demandé de revenir sur cette décision. "Compte tenu de leur rôle historique dans la stabilité régionale, nous appelons amicalement les Etats-Unis à assumer leurs responsabilités et à maintenir leurs engagements sur ce sujet crucial" afin d'aider à combler le déficit de l'UNRWA (estimé à plus de 200 millions de dollars), a-t-il dit. Président du Conseil de sécurité en juillet, l'ambassadeur suédois auprès de l'ONU Olof Skoog a laissé transparaître devant des médias son exaspération face à la politique américaine. "Cela fait maintenant un an qu'on nous parle d'un plan et nous ne l'avons pas encore vu". "C'est un problème de ne pas avoir de plan crédible sur la table", a-t-il insisté. Alors que l'ambassadeur israélien Danny Danon réclamait une condamnation internationale du Hamas, son homologue palestinien Riyad Mansour dénonçait "l'apartheid" pour son peuple créé par une récente loi controversée définissant Israël comme "l'Etat-nation du peuple juif". M. Mansour a précisé attendre "le 13 août" du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres un rapport avec des recommandations, commandé par l'Assemblée générale, pour créer "un mécanisme de protection internationale pour le peuple palestinien". La Russie, pour qui "la seule solution est un dialogue direct entre les deux parties", a proposé d'accueillir un sommet israélo-palestinien, a indiqué l'ambassadeur adjoint russe Dimitri Polyanski, précisant que les Palestiniens en avaient accepté l'idée.