Convaincue que l'essor du continent passe par son industrialisation, la BAD compte débourser 3,5 milliards de dollars par an, durant dix ans. Un investissement d'envergure qui aspire à ériger l'Afrique en un hub économique mondial, mais surout à relever le défi des 580 millions de jeunes africains attendus sur le marché de l'emploi d'ici à 2050. Le Groupe banque africaine de développement (BAD) mobilisera un montant de 35 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour accompagner l'industrialisation de l'Afrique, a annoncé, lundi à Busan, (Corée du sud), son président, Akinwumi Adesina, lors d'une conférence de presse, organisée en marge des Assemblées annuelles 2018 de la BAD. L'industrialisation, devenue désormais une nécessité pour l'Afrique afin de sortir de la pauvreté, reposerait sur trois conditions préalables, à savoir "un leadership politique clair et assumé", "un investissement massif dans les infrastructures" et "le renforcement des ressources humaines" en misant sur les sciences, les nouvelles technologies et l'innovation. Dans ce sens, le président de la BAD accuse une volatilité des prix des matières premières enregistrée ces dernières années qui, selon lui, a pénalisé plusieurs pays africains. D'où l'importance de s'inspirer des modèles de réussites industrielles des autres pays, entre autres l'exemple de la Corée du sud qui présentait il y a cinquante ans les mêmes réalités économiques de plusieurs pays africains, alors qu'actuellement elle se positionne dans le rang des grandes puissances industrielles du monde. Autre point majeur à prendre en compte dans le processus du développement, la formation. Akinwumi Adesina estime urgent de "sortir rapidement d'une université africaine qui forme des chômeurs" pour se diriger vers des institutions universitaires qui forment des profils adaptés aux exigences et besoins du marché du travail". Les Assemblées annuelles 2018 de la BAD, qui se tiennent jusqu'au 25 mai sous le thème "Accélérer l'industrialisation de l'Afrique", constituent une occasion pour les responsables issus des différents pays du continent afin d'échanger entre eux et avec les responsables sud-coréens sur cette thématique.