Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a appelé mardi la Cour pénale internationale (CPI) à « ouvrir immédiatement une enquête » sur des crimes de guerre et d'apartheid israéliens contre le peuple Palestinien. Al Maliki, qui s'est entretenu durant une heure avec la procureure en chef de la CPI, Fatou Bensouda, aux locaux de la Cour pénale internationale à La Haye. Le ministre palestinien a expliqué que sa saisie de la CPI pour les violations des droits de l'Homme, commises par Israël dans les territoires palestiniens, donnera aux procureurs de la CPI l'autorité pour enquêter sur des crimes de guerre perpétrés à partir de 2014 jusqu'aux récents meurtres de manifestants de la bande de Gaza sous les balles de l'armée israélienne.
La demande va plus loin qu'une précédente requête déposée en 2015 par les Palestiniens et pourrait accélérer l'ouverture d'une enquête. La CPI a ouvert une enquête préliminaire en janvier 2015 lorsque la Palestine a été reconnue comme membre de la CPI. Le chef de la diplomatie palestinien a salué l'initiative du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui a voté la création d'une commission d'enquête. Pour sa part, Bensouda a affirmé, la semaine dernière, qu'elle suivait de près les violences à Gaza et promis de « prendre toute mesure appropriée », rappelant que la situation dans les territoires palestiniens était « sous le coup d'une enquête préliminaire menée par ses services ». La CPI, créée le 1er juillet 2002, n'intervient que lorsqu'un Etat ne veut pas ou ne peut pas enquêter sur des crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocide sur son territoire. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté une résolution pour envoyer une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre enquêter sur les événements à Gaza. La commission d'enquête devra présenter un compte rendu oral au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en septembre 2018 et un rapport final écrit en mars 2019.