Moins d'un mois après qu'elle s'est déclarée compétente pour enquêter sur des crimes de guerre présumés d'Israël, la CPI a annoncé l'ouverture d'une enquête "sur la situation en Palestine". La Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur des crimes présumés dans les Territoires palestiniens, une initiative rejetée par Israël mais saluée par les Palestiniens. Avant l'annonce de mercredi, Fatou Bensouda avait déclaré qu'il y avait un «fondement raisonnable» à croire que des crimes avaient été commis par des membres des forces israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas palestinien et d'autres groupes armés palestiniens durant la guerre de Gaza de 2014. «Aujourd'hui, je confirme l'ouverture par le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale d'une enquête sur la situation en Palestine», a déclaré Fatou Bensouda dans un communiqué. En juillet-août 2014, Israël a lancé une offensive de grande envergure pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas en direction de son territoire depuis la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien depuis des années. La guerre a fait quelque 2.250 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 morts, essentiellement des soldats, côté israélien. Contrairement à la Palestine, Israël n'est pas membre de la CPI et s'est opposé avec véhémence à toute enquête. «Nous défendrons chaque soldat, chaque officier, chaque civil et je vous promets que nous allons nous battre pour la vérité jusqu'à ce que cette décision scandaleuse soit annulée», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, qui était chef-d'état major durant la guerre de Gaza en 2014, a écrit sur Twitter: «la décision de la cour est une récompense pour le terrorisme. Les Palestiniens doivent comprendre que le conflit entre nous ne se réglera que par des négociations, aucun tribunal ni même la cour de La Haye ne fera avancer les choses». L'Autorité se réjouit, Israël fulmine A Washington, le département d'Etat a affirmé que le gouvernement de Joe Biden «s'oppose fermement» à cette enquête mais a précisé qu'il était en train de «réexaminer» les sanctions prises sous la présidence de Donald Trump contre Fatou Bensouda et d'autres responsables de la juridiction internationale. Fatou Bensouda a assuré que l'enquête serait menée «en toute indépendance, impartialité et objectivité, sans crainte ni parti pris». L'Autorité palestinienne a, elle, salué la décision de la CPI. «Les crimes commis par les dirigeants de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien -qui sont en cours, systématiques et généralisés- rendent cette enquête nécessaire et urgente», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Tandis que l'Autorité palestinienne se réjouit, Israël fulmine. La Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur des crimes présumés dans les Territoires, rapporte le Times of Israel. La juge avait déjà déclaré par le passé qu'il y avait un "fondement raisonnable" à croire que des crimes avaient été commis par des membres des forces israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas palestinien et d'autres groupes armés palestiniens durant la guerre de Gaza de 2014. Celle-ci avait fait quelque 2250 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 morts, essentiellement des soldats, côté israélien. "Les frappes aériennes menées par Israël pendant la guerre, qui ont fait de nombreux morts parmi les civils palestiniens, seront probablement l'un des objectifs de l'enquête, tout comme les tirs de roquettes aveugles des groupes militants palestiniens contre les communautés civiles israéliennes", précise le New York Times. "La poursuite de la construction de colonies israéliennes sera également examinée de près", ajoute le quotidien. Netanyahu dans une position inconfortable La procédure pourrait toutefois se révéler compliquée. "La première étape de l'enquête sera de recueillir des témoignages sur les crimes présumés", explique le journal israélien Ha'Aretz. "Israël n'autorisera probablement pas les représentants de la CPI à entrer dans le pays, ce qui signifie que des témoignages devront être recueillis ailleurs". L'enquête pourrait prendre "des années avant que des mandats d'arrêt soient émis", précise le quotidien israélien. "C'est une étape grave mais le danger n'est pas imminent", estime de son côté l'autre journal israélien Yediot Aharonot. On ne sait d'ailleurs pas à ce stade si le remplaçant de Bensouda, l'avocat britannique Karim Khan [ndlr : qui prendra ses fonctions à la tête de la CPI le 16 juin], a été informé à l'avance de l'annonce de mercredi ou même s'il a l'intention de continuer sur la voie de sa prédécesseure. Les responsables israéliens estiment que Khan a le pouvoir d'abandonner l'enquête". Selon Ha'Aretz, des responsables militaires ont déjà établi une liste contenant des centaines de noms d'Israéliens qui pourraient faire l'objet d'investigations, parmi lesquels ceux de Benny Gantz et de Benyamin Netanyahu. Pour Tovah Lazaroff, journaliste au Jerusalem Post, cette enquête place le Premier ministre israélien dans une situation particulièrement délicate, à la veille des élections du 23 mars prochain. Israël approuve 930 unités de colons à Al-Qods
Le gouvernement d'occupation israélien a approuvé des amendements et des ajouts au projet de colonie présenté par la «municipalité d'occupation» de Jérusalem occupée il y a trois semaines pour construire 930 nouvelles unités de colonies dans le cadre d'un plan global d'extension de la colonie de «Pisgat Zeev». Depuis le début de cette année, la municipalité d'occupation de Jérusalem a commencé à travailler sur deux axes parallèles. Le premier consiste à accélérer la démolition des maisons palestiniennes, d'une part, à accélérer des dizaines de projets d'expansion des colonies dans le nord et le sud de la ville et promouvoir un plan stratégique pour renforcer les colonies de Pisgat Zeev et Ramat Shlomo dans le nord, Al-Madaniya, Gilo et Givat Hamatos dans le sud de la ville, d'autre part. Des sources dans les médias israéliens ont indiqué que le coût de mise en œuvre du plan est estimé à 400 millions de shekels dans la colonie de «Pisgat Zeev». Le «Comité de planification et de construction» de la municipalité d'occupation a également déclaré qu'environ 930 logements supplémentaires seraient construits dans la colonie, dans le cadre du plan, avec 680 logements et environ 250 logements de luxe.