Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) alerte dans une étude sur l'exposition du mercure. Cet élément présent dans la nature que l'on retrouve dans l'air, l'eau et les sols, peut causer des graves problèmes de santé et constitue une menace pour le développement de l'enfant. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le mercure est considéré comme l'un des dix premiers produits chimiques très préoccupant pour la santé publique. Divers produits contiennent ce métal à savoir le tensiomètre et le thermomètre et certains poissons. A signaler que les poissons et fruits de mer qui contiennent des quantités intéressantes d'oméga-3 et qui sont peu contaminés au mercure sont : l'anchois, le capelan, l'omble, le merlu, le hareng, le maquereau, le meunier noir, la goberge, le saumon, l'éperlan, la truite arc-en-ciel, le corégone, le crabe, la crevette, la palourde, la moule et l'huître. L'ingestion accidentelle ou volontaire de ce métal, peut engendrer une intoxication et les premiers signes sont des nausées et des douleurs abdominales. Il faut savoir que le mercure s'évapore à température ambiante, les vapeurs du mercure se mélangent à l'air de la pièce et le mercure inhalé est rapidement absorbé par les voies respiratoires. L'inhalation de vapeur du mercure métallique peut entraîner des symptômes ressemblant à une grippe tels que de la fièvre et des douleurs musculaires. Des vomissements peuvent également survenir ainsi qu'une variété de plaintes qui ne se manifestent pas tout de suite. L'exposition domestique, particulièrement chez l'enfant, peut entraîner des symptômes neurologiques graves alerte le centre antipoison. Dans son étude, le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc recommande de contrôler l'élimination complète du métal par radiographie suivie d'un bilan lésionnel par fibroscopie œsogastroduodénale. La présence d'opacités au niveau pulmonaire, suite à une éventuelle fausse route, sera traitée par drainage postural et kinésithérapie. Lors d'injections sous cutanées ou intraveineuses, le traitement consiste en une exérèse chirurgicale la plus complète possible des tissus contamines contrôlée par radiographie. Le traitement de l'inhalation de vapeurs de mercure est symptomatique mais une chélation par DMSA (acide méso- 2,3-dimercaptosuccinique ou succimer) est utile en cas de signes de toxicité systémique ou si la mercuriurie est supérieure à 200 µg/g de créatinine. Il faut savoir que ce traitement (DMSA ou Succimer) est disponible au Maroc. Afin de réduire l'exposition humaine aux sources de mercure, il existe plusieurs moyens de prévenir les effets négatifs sur la santé : L'interdiction de la vente des produits cosmétiques éclaircissant et des produits de la pharmacopée traditionnels contenant du mercure, substitution des appareils à base de mercure , règlementation des mines informelles, des usines à charbon et d'extraction d'or et les incinérateurs, et décontamination des zones de travail et des anciens sites pollués pour la récupération du mercure répandu et sa transformation en composés non volatils. Notons qu'au Maroc, un plan de surveillance a été mis en place en 2006 par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa), en vue de suivre le niveau de ce métal dans les principales espèces de poisson des côtes marocaines. En 2013 le projet de loi portant approbation de la convention Minamata sur l'usage et les émissions de mercure, a été adopté en conseil de gouvernement. Cette convention vise à réduire au niveau mondial les émissions du mercure, très toxiques pour la santé et l'environnement, en vue de l'éliminer d'ici 2020 dans plusieurs produits.