Depuis quelques semaines, l'utilisation d'un produit toxique par les pressings crée la polémique en France. Le produit en question, le perchloréthylène, est un solvant utilisé pour le nettoyage à sec. Depuis quelques semaines, l'utilisation d'un produit toxique par les pressings crée la polémique en France. Le produit en question, le perchloréthylène, est un solvant utilisé pour le nettoyage à sec. Il est également utilisé pour le dégraissage des métaux dans les industries automobiles et métallurgiques. Très volatil, il se dégage dès l'ouverture des hublots et ses vapeurs peuvent traverser béton et planchers jusqu'à trois étages. Ce dernier est jugé dangereux pour le système nerveux, les reins et peut causer une irritation des yeux et des voies respiratoires. Depuis 1995, ce solvant est classé par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) dépendant de l'Organisation mondiale de la santé comme cancérogène probable. Il figure sur la liste des cancérogènes du groupe 2A du CIRC, qui inclut les substances probablement cancérigènes pour l'homme. Conscients des dangers que présente ce produit, les ministères de l'écologie et de la santé prévoient l'arrêt progressif sur 10 ans des installations existantes fonctionnant au perchloroéthylène. Un projet d'arrêté du ministère de l'écologie vise à interdire «toute nouvelle installation fonctionnant au perchloroéthylène située dans des locaux contigus à des habitations». L'arrêté qui devrait être publié avant l'été prévoit également que l'activité des pressings sera suspendue «si la valeur de 1.250 µg/m3 (millionième de gramme par mètre cube) recommandée par le Haut Conseil de la santé publique est dépassée dans les appartements et locaux contigus aux pressings». 90% des 5.000 pressings recensés en France qui utilisent ce solvant sont concernés par cette mesure. Au Maroc, il est difficile de savoir si ce solvant est effectivement utilisé dans les pressings. Nous en avons contacté plusieurs à Casablanca qui ont affirmé ne pas connaître ce solvant, encore moins ses effets toxiques. Le principal danger réside dans le fait que les personnes qui travaillent dans les pressings pourraient être exposées chaque jour au danger en inhalant ce produit sans le savoir. C'est pourquoi plusieurs mesures doivent être mises en œuvre par les autorités concernées. A commencer par des opérations de contrôle. Celles-ci doivent être systématiques en cas de non-conformité grave pouvant alors déboucher sur la suspension des installations. Quant aux cas d'intoxication ou de décès, le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) rassure. «A ce jour, nous n'avons reçu aucun cas d'intoxication ou de décès suite à l'utilisation de ce produit», affirme Dr Ghizlaine Jalal, pharmacotoxicologue au CAPM. En France, un cas de décès a déjà été déclaré en 2009 en France. La victime, une septuagénaire qui vivait au-dessus d'un pressing à Nice, est morte à cause de l'inhalation de ce produit. L'autopsie avait trouvé du perchloroéthylène dans tous les organes.