Plusieurs milliers de médecins du secteur public ont observé ce lundi 16 octobre une grève nationale. Un ras-le-bol pour dénoncer, outre la précarité des conditions de travail, la non-équivalence de leurs diplômes avec le doctorat national. Contacté par 2M.ma, El Montadar Alaoui, secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public fait part de sa profonde indignation contre la non-satisfaction du cahier revendicatif de son syndicat par le ministère de tutelle. "Nous avons conclu le 21 décembre 2015 un accord qui comprenait huit points avec le ministère de santé qui s'était engagé pour améliorer nos conditions. Un accord qui n'a pas abouti" s'est t-il indigné. Dr. Alaoui dresse une liste de réclamations formulée et défendue par son syndicat depuis plusieurs années, avec à sa tête; l'équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat national. Tenant un sit-in de 24 heures devant le siège du ministère de la Santé à Rabat, les médecins, pharmaciens et chirurgiens dentaires du secteur public se disent lésés, voire non valorisés en tant que détenteurs de doctorat d'Etat d'un cursus long de 8 ans et 8 mois. Ces derniers exigent d'être repositionnés selon l'indice salarial 509 soit près de 15.000 dirhams mensuels et non l'indice 336, attribué aux médecins qui détiennent au Maroc un doctorat en médecine, soit au même titre qu'un étudiant détenteur d'un master (8600 dirhams mensuels). Ils revendiquent en outre de rajouter deux grades au-dessus du hors échelle. Par ailleurs, Dr. Alaoui accuse un effectif restreint de médecins et appelle à la création urgente de nouveaux postes budgétaires. "10 000 médecins répartis sur les différentes spécialités ne peuvent aucunement répondre à l'afflux de 34 millions de citoyens qui ont besoin de soins, dont les trois quarts ne bénéficient pas d'assurance maladie, qui sont obligés à se diriger vers le secteur public, ce qui est tout à fait leur droit.", a fait savoir le responsable. Le système de santé national serait selon El Montadar Alaoui frappé par une pénurie croissante en matériel et normes scientifiques qui dégradent la qualité de travail et la prise en charge par le médecin des patients. Le professionnel cite à cet égard "les autoclaves", un matériel de stérilisation basique mais indispensable à la réalisation d'opérations chirurgicales. Ces autoclaves ne sont généralement pas disponibles dans les établissements de santé." Ce qui fait que les rendez-vous d'interventions sont recalés jusqu'à obtention du matériel adéquat au détriment de la santé du malade qui en assume les conséquences". Le responsable dit par ailleurs être ouvert à tout dialogue sérieux avec le ministère. L'objectif serait d'aboutir à des décisions concrètes en mesure d'améliorer le statut social et administratif des médecins. La grève tenue aujourd'hui au niveau de tous les hôpitaux et centres de santés au niveau national, exclut, toutefois, les services d'urgence et de réanimation.