Le retour du Maroc à l'UA, la coopération Sud-Sud, la situation au Maghreb, la question du Sahara et la situation des séquestrés dans les camps de Tindouf. Devant l'Assemblée Générale de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita s'est exprimé sur de nombreux dossiers d'actualité. Le retour du Maroc à l'Union africaine, sa famille institutionnelle, constitue une décision responsable, qui n'a pas été dictée par un opportunisme de circonstance, dans la mesure où ce retour fut, à juste titre, le couronnement d'un cheminement stratégique adossé à une vision Royale perspicace consacrant un sentiment fort de fierté et d'appartenance à l'Afrique, a déclaré, mercredi, devant l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita. Royaume du Maroc, Débat général, 72e Session "Le retour du Maroc à sa famille institutionnelle africaine, au mois de janvier 2017, constitue une décision responsable qui n'a pas été dictée par un opportunisme de circonstance, dans la mesure où ce retour fut, à juste titre, le couronnement d'un cheminement stratégique adossé à une vision Royale perspicace consacrant un sentiment fort de fierté et d'appartenance à l'Afrique, comme l'avait souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, dans le discours qu'Il avait prononcé devant le 28è sommet de l'Union africaine, lorsque le Souverain a dit: +L'Afrique est Mon Continent, et Ma maison+", a indiqué M. Bourita dans une allocution devant la 72è Assemblée générale de l'ONU. Avec la même conviction, volonté et détermination, a insisté M. Bourita, “le Maroc continuera d'assumer ses responsabilités au sein de l'Union africaine, en tant que membre fondateur de l'organisation mère, l'Organisation de l'Unité africaine, et en tant que partenaire engagé, dynamique et actif qui n'a jamais rien épargné au service de l'Afrique, mais qui a toujours défendu ses causes et préoccupations au sein des organisations et forums internationaux et régionaux, en veillant à servir ses intérêts, et réaliser ses ambitions et objectifs”. M. Bourita a, dans ce cadre, rappelé le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 20 août 2016, et dans lequel le Souverain avait dit: “Nous ne considérons pas l'Afrique comme un marché pour vendre et écouler les produits marocains, ou un cadre pour le lucre rapide, mais plutôt comme un espace d'action commune pour le développement de la région, au service du citoyen africain”. Fort de la vision prospective de Sa Majesté le Roi, le Maroc s'est engagé durant les deux dernières décennies à faire de la coopération sud-sud un des piliers majeurs de sa politique étrangère étant donné que, conformément à cette vision Royale, cette coopération constitue un chantier ambitieux et prometteur, mais aussi un axe essentiel de la coopération internationale et un levier fondamental du développement durable, de la paix et de la sécurité dans le continent, a poursuivi le ministre. Le modèle marocain a ainsi adopté une approche réaliste, basée sur la mise en oeuvre de partenariats créatifs, fructueux, efficaces et ouverts, en mettant à contribution le savoir-faire et les ressources humaines, matérielles et techniques nécessaires en vue d'accompagner les efforts des pays africains visant la construction d'économies solides, a-t-il dit. Cette vision, a-t-il précisé, s'est articulée autour de projets structurants, de coopération et de partenariat entre le Maroc et plusieurs pays du continent avec pour objectif de soutenir le développement, l'intégration économique, la création de richesses et d'emplois, dans le cadre d'une dynamique qui veille à assurer la sécurité alimentaire et à raffermir le développement humain, en se félicitant que le Maroc est ainsi devenu le premier investisseur dans l'Afrique de l'Ouest et le deuxième sur l'ensemble du continent. “Les visites successives de Sa Majesté le Roi dans les différents pays africains illustrent la volonté ancrée du Royaume du Maroc à consolider davantage les relations d'amitié séculaires avec ces pays, qui ont toujours été fondées sur le respect mutuel, la coopération fructueuse au service des aspirations et des intérêts communs sur la voie de la concrétisation de l'intégration régionale africaine”, a-t-il ajouté. Le Royaume du Maroc œuvrera, dans ce sens, à contribuer positivement et avec dynamisme dans les discussions en cours au sujet des réformes de l'Union africaine et du développement d'une structure et des méthodes de travail à même de permettre de relever les défis multiples auxquels le continent africain fait face, a souligné M. Bourita. Il a indiqué, à ce propos, que le Royaume s'inscrit avec force dans les efforts déployés pour faire de l'UA un partenaire fort de l'ONU. Abordant la situation dans le Maghreb, M. Bourita a noté que cette partie du monde passe par une conjoncture difficile due à l'absence de la coordination politique, la faiblesse de l'intégration économique, et la fragilité de la coopération sécuritaire, avec en toile de fond l'exacerbation de la crise libyenne et l'intensification des menaces sécuritaires. “Cette situation interpelle les parties qui demeurent prisonnières d'une logique désuète qui n'a d'autres objectifs que le maintien de différends hérités d'une autre époque, comme celui concernant le Sahara marocain”, a déploré M. Bourita. Et de souligner: “au moment où la communauté internationale encourage un règlement politique basé sur le consensus et le réalisme, et où le plan marocain d'autonomie au Sahara fait l'objet d'un soutien croissant de la part du concert des nations en tant que solution sérieuse, crédible et réaliste, il appartient aux autres parties à ce conflit régional d'assumer leurs responsabilités et de cesser d'adopter un double langage pour enfin s'inscrire avec sérieux et esprit constructif dans le processus politique sous l'égide des Nations Unies”. Le Maroc, a-t-il réitéré, renouvelle sa prédisposition à oeuvrer, de manière sincère et déterminée, avec le Secrétaire général des Nations Unies et son nouvel envoyé personnel, Horst Kohler, en vue d'un règlement politique définitif, sur la base du plan d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine et de son intégrité territoriale. Le Royaume poursuit ses efforts en vue de dynamiser le modèle de développement des provinces du sud, et de mettre en oeuvre une régionalisation élargie de manière à garantir aux populations du Sahara marocain de gérer leurs propres affaires dans un cadre démocratique et stable, qui prémunit la région du nord-ouest de l'Afrique des dangers du séparatisme, de la balkanisation, de l'extrémisme et du terrorisme international. Le ministre a, en outre, déploré la situation dramatique qu'endurent les populations des camps de Tindouf, en réitérant l'appel à la communauté internationale en vue d'exercer des pressions sur le pays hôte pour qu'il respecte ses engagements internationaux et permette au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés d'enregistrer ces populations, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et en réponse aux appels répétés du Secrétaire général de l'ONU. M. Bourita a, par ailleurs, réaffirmé l'adhésion sincère du Maroc à ses engagements multilatéraux, et sa volonté de s'inscrire avec un esprit constructif dans le but de trouver des solutions aux problèmes que confronte la communauté internationale, notant que le Royaume assume ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme radical, la migration et le changement climatique. Concernant la question palestinienne, M. Bourita a réitéré le soutien du Royaume à l'Autorité palestinienne, en soulignant que le Maroc, dont le Souverain est Président du Comité Al Qods, réaffirme son refus à tous les agissements d'Israël visant à changer le statut historique et juridique de la ville sainte d'Al Qods et de la Mosquée Al Aqsa bénie, et renouvelle son appel à la communauté internationale pour amener l'Etat hébreu à cesser ses agissements.