Au Maroc, plus d'un enfant réfugié sur quatre n'est pas scolarisé. Le constat est dressé dans un communiqué conjoint de l'Unicef et du HCR. Les deux organisations onusiennes pointent du doigt "un manque" d'accès à l'éducation pour les enfants migrants et réfugiés. Chiffre à l'appui, le HCR évalue à 4.924 le nombre de réfugiés installés au Maroc au 1er septembre 2017. Sur ces 4. 924 réfugiés, 1.262 seraient en âge de scolarisation (5-17 ans). Près de 73% d'entre eux sont scolarisés (84% dans le primaire et 54% dans le secondaire), tandis que 27% ne le sont pas. Le constat est encore plus pessimiste au niveau du secondaire, où seul un enfant sur deux est inscrit. Toutefois, "s'ils auraient pu être scolarisés, ces réfugiés constituent un "atout" pour leur société d'accueil puisqu'ils seraient aptes à contribuer au développement de l'économie locale et à soutenir l'avancement de leur pays d'origine en cas de retour", relève le HCR. Les deux institutions saluent par ailleurs les efforts déployés par le gouvernement marocain ayant permis l'insertion des enfants réfugiés dans le système éducatif national – en accord avec les standards internationaux en la matière. Le HCR cite la Stratégie nationale d'immigration et d'asile (SNIA) qui se donne un accès ouvert et gratuit aux réfugiés, toutes nationalités confondues, aux établissements scolaires publics primaires et secondaires, sur la même base que les Marocains. UNHCR Maroc Dans ce même registre, l'Unicef appelle les gouvernements à renouveler d'efforts pour garantir l'accès de ces enfants à l'enseignement et aux services de santé ainsi qu'à un logement, à une alimentation, à de l'eau et de l'assainissement. UNICEF Maroc
Qu'en est il de la situation dans le monde? "Laissés- pour- compte : la crise de l'éducation des réfugiés". C'est le titre d'un rapport accablant du HCR . L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a en effet dressé un état des lieux de l'accès à l‘éducation des enfants réfugiés. Pourtant avides d'éducation, plus de 3 millions et demi d'entre eux n'ont pu aller à l'école l'année dernière, soit la moitié des réfugiés dans le monde. Dans son rapport publié ce mardi, le HCR a souligné que plus de 3,5 millions d'enfants réfugiés, âgés entre 5 et 17 ans, n'ont pu aller à l'école l'an dernier, et 2 millions d'adolescents réfugiés qui ne sont pas à l'école secondaire. Une réalité d'autant plus cruelle lorsqu'on compare les chiffres du HCR en matière d'éducation pour les réfugiés aux données de l'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, sur l'état de la scolarisation dans le monde. Si 91% d'enfants vont à l'école primaire dans le monde, le chiffre tombe à 61% seulement pour les jeunes réfugiés. En secondaire, on passe de 84% d'adolescents scolarisés à 23% pour les réfugiés. La situation est plus critique lorsqu'il s'agit de l'éducation post-secondaire. Dans le monde, les inscriptions en post-secondaire se situent à 36%. Pour les réfugiés, en dépit d'améliorations importantes grâce aux investissements dans des bourses et d'autres programmes, le chiffre ne dépasse pas 1%. L'institution onusienne pointe du doigt la négligence par les Etats des besoins en éducation des populations vulnérables, y compris les réfugiés et autres personnes déracinées. Afin d'inverser ses tendances, le document exhorte les gouvernements à inclure les réfugiés dans leurs systèmes d'éducation nationaux et fait valoir certains des efforts significatifs entrepris pour mettre en œuvre une telle politique, même dans des pays où les ressources atteignent déjà leurs limites. Le rapport conclut en soulignant l'importance d'un enseignement de qualité et des réseaux de soutien nécessaires à l'échelle nationale et internationale pour maintenir le niveau de formation des enseignants, leur motivation et leur capacité à avoir un impact positif sur les classes les plus dures au monde.