Le Royaume et la République Française entretiennent une relation privilégiée, basée sur des intérêts communs sur le plan économique, sécuritaire, climatique et culturel. Christian Cambon, Secrétaire du Sénat et Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc, revient sur la nature des relations maroco-françaises. Le nouveau président français Emmanuel Macron a effectué ce 14 et 15 juin une visite d'amitié et de travail au Maroc. Un mois après l'investiture du président, cette visite représente son premier déplacement en Afrique et confirme les liens de partenariat privilégié qu'entretiennent les deux pays. Sur le plan économique, la France représente le premier partenaire économique du Maroc, et le second partenaire commercial après l'Espagne. Une place privilégiée, consolidée par la présence des entreprises françaises dans le royaume, mais aussi l'important soutien financier accordé par l'Agence française de développement (AFD) à plusieurs projets au Maroc. Sur le plan sécuritaire, les deux pays œuvrent pour la résolution des crises régionales et internationales, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Les relations maroco-françaises sont également consolidées par la coopération culturelle, notamment à travers la présence des instituts français au Maroc ainsi l'organisation à Paris de manifestations faisant la promotion de la culture marocaine, sans oublier la création prochaine d'un centre culturel marocain à la capitale française. Les deux pays sont également sur la même longueur d'onde concernant les questions climatiques et énergétiques. INTERVIEW Emmanuel Macron a choisi le Maroc pour sa première visite en Afrique. Quelle est la symbolique de cette démarche ? C'est le premier déplacement hors Europe du nouveau président de la République. C'est donc un symbole fort rendu au Maroc, et qui illustre la qualité des relations entre la France et le Maroc. J'approuve ce geste de confiance vis-à-vis du Maroc, un pays qui nous aide sur le plan de la coopération culturelle et économique, mais surtout en matière de sécurité, notamment au sujet de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Je pense que dans l'échange assez conséquent que les deux chefs d'état ont eu, tous ces thèmes ont été abordés. Nous nous réjouissons bien évidemment de cette visite et on espère qu'il y en aura d'autres. Quels sont les enjeux des relations bilatérales maroco-françaises? Les deux pays ont des liens traditionnels et historiques, sans oublier la présence de la communauté française au Maroc. Je pense qu'il ne faut pas perdre cela de vue car parfois un petit nuage peut venir assombrir cette relation, et on l'a constaté. Les deux plus importants enjeux demeurent à mes yeux l'enjeu économique, puisque le Maroc apparaît maintenant comme un partenaire commun pour aller vers le marché africain. De nombreuses entreprises, grandes entreprises et entreprises moyennes françaises cherchent désormais des partenaires marocains qui vont leur permettre d'aller au Mali, au Sénégal, en Côte d'Ivoire et même bien au-delà. La preuve: la présence de grandes entreprises comme Renault qui s'attaque au marché africain depuis le Maroc. Il y a également un enjeu de la sécurité, car on vit malheureusement dans des temps troublés. Mais le Maroc, par son courage et sa détermination, fait en sorte que les efforts de la France dans ces régions du monde sont soutenus. Personnellement, je souhaite qu'il y ait des évolutions et que la France investisse dans le règlement de l'affaire du Sahara, parce qu'il faut en sortir et en finir avec ce dossier qui assombrie la situation dans cette région du Monde. Justement, quelle est votre position par rapport à la question du Sahara marocain ? Ma position est très claire. Elle encourage et elle appuie la position marocaine, comme j'ai eu l'occasion de le faire personnellement aux Nations Unis. L'offre généreuse et raisonnable d'une très large autonomie qui constitue cette base de discussion que les Algériens devraient saisir et sur laquelle, s'il y avait une volonté politique, il serait assez facile d'arriver à un accord. C'est une souveraineté marocaine, avec une large autonomie. L'arrivée du nouveau président français contribuera-t-elle au renforcement des relations bilatérales entres nos deux pays ? La France reste sur la même ligne, garde les mêmes positions vis-à-vis du dossier du Sahara, et vis-à-vis du rôle joué par le Maroc dans la sécurité de cette partie du contient africain. Je pense que son dynamisme et ses déclarations d'intention montrent qu'on va plutôt aller vers une intensification de cette relation. J'ai cru comprendre que le président ne connaissait pas très bien le Maroc, il n'y avait pas aucune relation personnelle entre Sa Majesté et lui, mais je crois qu'on va pouvoir développer cela, et ça va justement être le rôle des groupes d'amitié interparlementaire. Celui de l'aider à mieux connaître le Maroc et de mieux défendre les intérêts de la France.