Parmi les sujets évoqués : Les réformes menées au Maroc, les projets économiques en cours, le développement en Afrique, la tension dans le Golfe, le conflit libyen, la situation à Al Hoceima... En visite d'amitié et de travail de 24 heures au Maroc à l'invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le président français Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, a été accueilli mercredi à sa descente d'avion par le Souverain marocain qui était accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, SAR le Prince Moulay Rachid, SAR la Princesse Lalla Salma et de SAR la Princesse Lalla Oum Keltoum. Cette visite est le premier déplacement du président français dans le Maghreb et le second en Afrique. Elle reflète la profondeur des relations bilatérales fondées sur un partenariat solide et fort, à la faveur de la volonté commune de consolider les liens multidimensionnels unissant les deux pays. "Cette visite au Maroc est à la ressemblance des relations entre nos deux pays, fondées sur une vision commune et une volonté de poursuivre nos intérêts conjoints non seulement au Maroc mais également dans la région et en Afrique", a affirmé le président français lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de cette visite marquée notamment par des entretiens avec SM Mohammed VI. Le chef de l'Etat français a salué "la diplomatie active du Maroc" en Afrique, soulignant que le Royaume et la France avaient un défi conjoint à relever pour "un développement actif en Afrique". Il s'est à l'occasion félicité du retour du Maroc à l'Union Africaine et de l'intégration bientôt de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le président français a proposé aux deux pays de "conjuguer les deux politiques" en matière de développement dans divers domaines liés aux infrastructures, au secteur privé et aux entrepreneurs. M. Macron a souligné que le Roi du Maroc avait visité quatorze pays africains. "La France est présente en Afrique (car) elle stabilise", a-t-il dit. "Il faut que notre stratégie (conjointe) soit cohérente et harmonieuse", a-t-il déclaré. Le président français a rappelé que la France jouait "un rôle stabilisateur", notamment au Sahel. "Notre volonté consiste, a-t-il affirmé, à développer la croissance" en Afrique et "agir de concert". La crise dans le Golfe, marquée par la rupture des relations entre l'Arabie Saoudite et le Qatar, a aussi été évoquée lors de ce premier déplacement du président Macron au Maroc depuis qu'il a été élu en mai dernier. "Nous n'avons pas d'intérêt qu'une tension existe entre l'Arabie saoudite et le Qatar", a-t-il précisé en exprimant le voeu de "réussir à conjuguer nos intérêts pour éviter l'escalade". Emmanuel Macron a annoncé qu'il recevrait la semaine prochaine, à l'Elysée, l'Emir du Qatar pour "une clarification de positions". Le chef de l'Etat français s'est attardé sur les relations maroco-françaises, affirmant que le Maroc était un "pays ami stratégique pour la France". Cette visite d'amitié et de travail revêt "un caractère privilégié fondé sur une vision commune", a souligné M. Macron. "Nous avons évoqué des sujets bilatéraux, internationaux et régionaux (le conflit libyen, entre autres) et j'ai réaffirmé (lors de cet entretien) la volonté de la France d'accompagner autant qu'elle le peut les réformes ambitieuses qui sont aujourd'hui menées par le Roi", notamment "la modernisation des institutions" et "l'émergence économique avec l'insertion du Maroc dans les réseaux et la mondialisation". Le chef de l'Etat français a également cité la mise en oeuvre de la réforme institutionnelle décidée en 2011et le développement social et territorial avec le programme de lutte contre les inégalités et l'initiative de la régionalisation avancée. "Je suis très très touché, a-t-il poursuivi, par cette marque d'amitié et la nature d'ailleurs très personnelle de la discussion qui s'est nouée entre nous". "Nous avons évoqué les projets économiques en cours et la culture" en proposant une "politique culturelle revisitée", a affirmé le chef de l'Etat français en plaidant pour davantage d'épanouissement de l'espace francophone. Le président Macron a, par ailleurs, révélé que les entretiens qu'il a eus avec SM le Roi ont porté aussi sur la situation à Al Hoceima. Le souverain, affirme-t-il, juge "légitime" qu'il y ait des manifestations. En réponse à la question d'un journaliste français sur la situation à Al Hoceïma, le chef de l'Etat français a tranché en affirmant de manière catégorique qu'il n'avait pas de "jugement" à porter. "Nous avons évoqué de manière directe" les événements. Le Roi Mohammed VI estime qu'il est "légitime" qu'il y ait des manifestations dans cette région du Maroc, a indiqué le président français. Le souhait du Roi est "l'apaisement" et de répondre, a-t-il souligné en substance, aux attentes des citoyens. Le président Macron a également indiqué que le souverain était "préoccupé" par le développement dans cette région.