Ce vendredi 17 mars, dans la rue Abou Chouaib Addoukali au quartier Gauthier à Casablanca, un nouvel espace de coworking ouvrait ses portes. Ce matin au Casanostra, un 200 mètres carrés sur deux niveaux qui a pignon sur rue, l'ambiance était aux retouches de dernière minute. C'est vrai, les espaces de co-working sont de plus en plus nombreux à Casablanca, et aspirent à séduire une communauté de jeunes entrepreneurs grandissante, mais les trois fondateurs de Casanostra, Marouane Harmach, Julien Casters et Azzedine Lazrak, sont bien déterminés à faire la différence. Un espace multidisciplinaire « C'est un espace avec différentes infrastructures : un espace de coworking en open space, un fablab avec des imprimantes 3D et des machines à découpe laser. On a également un studio d'enregistrement son et vidéo et un hall d'exposition », détaille Julien Casters. Ces différents services proposés permettent à Casanostra de diversifier son offre, entre disciplines artistiques et entrepreneuriat. « Nous comptons lancer notre incubateur de start-up. Nous allons recruter de jeunes entrepreneurs, mettre à leur disposition un espace de travail, prendre en charge leur comptabilité ainsi que leur domiciliation et les accompagner jusqu'à la levées de fonds et la recherche de potentiels investisseurs », explique à 2M.ma Marouane Harmach. Youssef Roudaby Le fablab et son imprimante 3D permettront, entre autres, aux jeunes entrepreneurs de concevoir leurs prototypes, et de les faire évoluer jusqu'à obtenir un produit fini. Le studio d'enregistrement, lui, est à destination des jeunes créatifs du web souhaitant enregistrer des podcasts ou encore des capsules vidéo à destination des réseaux sociaux. Le long du hall, des oeuvres de street-art sont exposées. « Nous avons pour vocation de recevoir des artistes régulièrement pour mettre en valeur leurs créations », souligne Harmach. Aux origines d'un projet nécessaire Pourquoi avoir créé un espace de co-working et d'innovation alors qu'il y en a de plus en plus dans la ville blanche ? Pour notre interlocuteur, c'était une évidence qui s'imposait par la situation du marché du travail. « Nous avons aujourd'hui 200.000 jeunes qui arrivent annuellement sur le marché du travail. La capacité du marché, que ce soit dans le privé ou dans le public, est limitée. Elle peut absorber entre 70.000 et 80.000 personnes maximum. Nous avons donc souhaité contribuer à la limitation de cette crise en permettant aux jeunes de lancer leurs propres projets générateurs de revenus. » « La tendance est à l'uberisation du travail, reconnait le consultant en stratégie digitale. Nous ne sommes plus obligés d'avoir un local pour exercer une activité. Bien sûr qu'il y a des cafés où l'on peut travailler, mais c'est toujours plus enrichissant de travailler dans un espace dédié où l'on peut avoir recours à d'autres compétences. » Objectif : parvenir à l'équilibre financier Pour ouvrir cet espace de coworking, un investissement d'1 million de dirhams a été nécessaire. Cela a notamment concerné l'aménagement des lieux, dont Azeddine Lazrak est propriétaire, ainsi que l'achat du matériel nécessaire. « Nous ne souhaitons pas gagner d'argent mais nous aspirons d'abord à parvenir à l'équilibre financier », explique Julien Casters. Et de poursuivre : « La première source de revenus sera constituée par les adhérents qui vont payer pour avoir accès à l'ensemble des services dont nous disposons. Ensuite, nous comptons proposer des prestations pour des architectes, des artistes et des designers à travers notre fablabs. » Youssef Roudaby Là où le Casanostra peut éventuellement gagner de l'argent, c'est à travers les start-up dont il assurera l'incubation. « Nous serons actionnaires des jeunes entreprises que nous formons. Ce sera donc un moyen pour nous d'en tirer des bénéfices au cas où celles-ci parviennent à rentabiliser leurs projets », détaille Marouane Harmach. Un projet amené à grandir Pour cette phase d'incubation, qui devrait être lancée prochainement, plusieurs experts assureront la formation des jeunes entrepreneurs. « Nous sommes à la recherche de spécialistes, mais aussi de partenaires. Nous avons déjà un partenariat avec l'Ecole supérieure de communication et de publicité (dont Azzedine Lazrak, l'un des trois fondateurs de Casanostra, est le directeur pédagogique, ndlr) qui nous donne accès à des formateurs de renom, qui permettront aux gens d'avoir accès à une formation de qualité », explique Julien Casters. Si Casanostra ouvre son premier local ce 17 mars, ce n'est que le premier co-working d'une chaîne d'espaces dédiés à l'entrepreneuriat et à l'innovation. « Nous cherchons d'ores et déjà un nouveau local à Casablanca pour ouvrir un nouvel espace Casanostra. Nous avons aussi pour ambition d'avoir des antennes dans plusieurs autres villes », conclut Marouane Harmach.