Espace Bidaya, 1er incubateur Social Green Tech nord africain du Comptoir de l'innovation à Casablanca, vient de lancer son 3ème appel à candidature, pour rejoindre son programme d'incubation pendant une année. L'incubateur, soutenu par la Fondation Drosos, est destiné aux entreprises en amorçage, innovantes et à fort impact social et/ou environnemental portées par de jeunes entrepreneurs. Il fait partie du réseau #ImpactNetwork, premier réseau mondial de startups green et sociales, qui regroupe plus de 500 start-up et 15 programmes d'incubation et d'accélération dans 12 pays. Depuis novembre 2015, l'incubateur accueille tous les six mois une nouvelle promotion de six start-up, qui bénéficient d'un accompagnement pendant une année. Un accompagnement qui comporte l'accès à un espace de co-working équipé, un suivi individuel stratégique et personnalisé, des formations collectives et un accès aux events et réseau #ImpactNetwork. «Tout au long de notre incubation, MedTrucks a été challengé par les accompagnateurs et les intervenants externes, ce qui a permis une maturation du projet en phase avec les besoins du marché», affirme Anass El Hilal, fondateur de MedTrucks, start- up incubée depuis novembre 2015 à l'Espace Bidaya. Le jeune entrepreneur ajoute: «Espace Bidaya a joué le rôle d'un facilitateur qui nous a permis d'accéder à un réseau et à des opportunités. Il a contribué à notre mise en relation avec nos plus grands partenaires». Ainsi, à travers cet incubateur, le Comptoir de l'innovation met à la disposition des jeunes start-up à fort impact social et environnemental, son réseau international, soutenant ainsi l'innovation en faveur de la société et de l'environnement. Les entrepreneurs souhaitant intégrer la troisième promotion de l'incubateur ont jusqu'au 3 octobre 2016 pour envoyer leurs candidatures via www.espace-bidaya.com. Ines Benmohammed : «A Espace Bidaya, nous partageons la passion pour l'entrepreneuriat social» ALM : A Bidaya, croyez-vous que l'entrepreneuriat social est un levier pour la croissance ? Ines Benmohammed: Il ne peut pas y avoir de croissance dans un monde en ruine où les plus fragiles sont laissés au bord du chemin, où les inégalités sont toujours plus béantes. En innovant pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux qui ne cessent de se complexifier, en combinant performance économique et intérêt général, l'entrepreneur social favorise de fait une croissance pérenne et inclusive. Il crée aussi des opportunités économiques pour tous. Au sein même d'une entreprise, quelle que soit sa taille, des «intrapreneurs sociaux» peuvent contribuer au développement de nouvelles habitudes de travail, à la mise en place de projets sociaux et à démultiplier le potentiel créatif et innovant d'une structure. Comment créez-vous un environnement propice pour l'avenir de l'entreprise sociale à l'Espace Bidaya et au Maroc ? Au Maroc, on assiste depuis quelques années à une réelle effervescence de la scène start-up en général, dont le développement est soutenu par des infrastructures d'accompagnement à l'entrepreneuriat et à l'entrepreneuriat social. Des organisations et des individus, passionnés par le sujet ont grandement contribué à cet essor (Moroccan CISE, Impact Lab, …). Ce mouvement est accompagné également d'initiatives intéressantes de la part du secteur public avec, par exemple, la création récente par la Caisse centrale de garantie du fonds «Innov Invest», pour les entreprises en amorçage, qui envoie des signaux encourageants à l'ensemble du secteur. A Espace Bidaya, en dehors des activités d'incubation auprès des promotions d'entrepreneurs sélectionnés par le programme, nous tentons de partager cette passion pour l'entrepreneuriat social avec le grand public et de créer des vocations via la mise en place d'un certain nombre d'événements : projections, conférences... Lors desquels nous abordons différents thèmes, en présence d'associations et initiatives positives locales et internationales. Nous organisons également des ateliers d'intelligence collective à destination du grand public ou de publics plus spécifiques afin de leur insuffler l'esprit entrepreneurial et créatif. Quels sont vos futurs projets ? Ils sont nombreux. Nous allons organiser au début du mois de novembre en lien avec la COP22 un événement nommé Impact2, sur le modèle de celui qui a lieu chaque année à la mairie de Paris et qui réunit plus d'un millier d'entrepreneurs, d'experts et des financeurs, ainsi que des journalistes concernés par l'entrepreneuriat social. Ceci pour promouvoir l'entrepreneuriat social au Maroc et plus largement des initiatives du continent africain. Par ailleurs, il est clair que les jeunes entreprises sociales que nous accompagnons ont besoin de mobiliser des financements pour se développer. Et que cela n'est pas facile aujourd'hui pour ce type d'entreprise de trouver des investisseurs ou une banque prêts à les soutenir dans la durée. Nous voulons donc travailler avec nos partenaires, banques, fondations, acteurs de l'écosystème, pour rendre plus aisé le financement des entreprises sociales marocaines. Soukaina Zoubir Journaliste stagiaire