Le délai jusqu'au 31 août, date à laquelle Washington a prévu d'achever son retrait d'Afghanistan, "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", a averti mardi le ministre allemand des Affaires étrangères. De même, le gouvernement espagnol a averti que certaines personnes qu'il voudrait évacuer d'Afganistan ne pourraient pas être exfiltrées du pays en raison de la situation "vraiment dramatique" sur le terrain. "Même si (l'opération d'évacuation) dure jusqu'au 31 août ou quelques jours de plus, cela ne suffira pas" a expliqué Heiko Maas lors d'une interview avec le journal Bild. D'autant plus qu'un retrait américain comme prévu le 31 août signifie "qu'il leur faudra certainement un ou deux jours" pour évacuer leurs personnels militaires, entraînant la fin des évacuations pour les alliés "un peu plus tôt", a ajouté le ministre. C'est pourquoi "nous aurons besoin d'options supplémentaires" pour les évacuations, dont notamment "des opérations civiles à l'aéroport" - un sujet sur lequel l'Allemagne notamment discute avec les talibans, a-t-il rappelé. "Il s'agit de sauver des personnes, et je suis prêt à discuter avec ceux qui sont nécessaires pour y parvenir", a plaidé le ministre, même si cela est à ses yeux "malheureux" et "la conséquence de beaucoup d'erreurs d'appréciation". "Nous avons besoin d'un accord avec les talibans qui va au-delà de l'évacuation militaire", a confirmé la ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer. A Kaboul, les évacuations accéléraient mardi, les talibans ayant averti qu'ils ne toléreraient plus ces opérations que pendant une semaine. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a fait savoir sur sur la radio Cadena Ser que l'Espagne va "évacuer le plus de gens possible, (mais) il y aura des personnes qui resteront sur place pour des raisons qui ne dépendent pas de nous, mais bien de la situation qu'il y a là-bas". "C'est une situation très frustrante pour tout le monde, parce que, même pour ceux qui parviennent à atteindre Kaboul, l'accès à l'aéroport est extrêmement compliqué", a poursuivi Mme Robles, qui a souligné qu'il restait encore "beaucoup de gens" à sortir du pays. "Les talibans deviennent plus agressifs, il y a des tirs, il y a une situation de violence plus évidente, les contrôles sont chaque fois plus durs (...) la situation est vraiment dramatique et ça devient chaque jour de pire en pire, parce que les gens sont conscients que les délais se réduisent", a-t-elle ajouté. Un sommet virtuel du G7 doit dans l'après-midi faire le point sur les évacuations depuis l'aéroport de la capitale afghane, où des milliers de candidats au départ, terrifiés par le retour au pouvoir des islamistes, sont toujours massés dans de rudes conditions, avec l'espoir de s'envoler vers l'étranger. Plusieurs dirigeants pourraient plaider auprès du président américain Joe Biden pour qu'il maintienne ses troupes au-delà de la date limite du 31 août.