Le Policy Center for the New South (PCNS) a lancé, lundi 21 juin via visioconférence, la 5e édition de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO) qui s'intéresse cette année au leadership de la femme africaine et son implication dans la sécurité et les processus de paix sur le continent. Placée sous le thème "Femmes, paix et sécurité en Afrique", cette nouvelle édition de l'APSACO vise à débattre et examiner les actions africaines effectives afin d'assister les pays du continent à promouvoir le rôle des femmes en tant qu'acteurs engagés dans la sécurité et les processus de paix en Afrique et sensibiliser la communauté internationale à leur implication majeure aux niveaux local, régional et global. Intervenant au début de cette rencontre, le Directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population pour les pays d'Afrique occidentale et centrale (FNUAP), Mabingue Ngom a souligné le rôle de la femme dans le maintien de la paix et la prévention des conflits en Afrique conformément aux dispositions de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies qui impose aux différentes parties d'un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction post-conflit. M. Ngom a en outre souligné la nécessité pour les pays africain de poursuivre la concertation de leurs efforts en matière de parité dans les questions africaines afin de "sanctifier" les recommandations de la Résolution 13-25 de l'ONU et promouvoir la paix et la sécurité sur le continent. A ce titre, la conférencière Bineta Diop, envoyée spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité , Commission de l'Union africaine (UA), a indiqué que près de 30 pays africains ont adopté des plans d'action nationaux pour la réalisation de l'objectif fixé par l'ONU ce qui confère au continent une place de choix en matière d'implication des femmes dans les processus de paix en zone de conflit avec l'engagement de 54.4% des pays. L'ensemble des mécanismes régionaux œuvrent également à l'élaboration de plans d'actions et à l'adoption de politiques afférentes, a-t-elle affirmé, déplorant néanmoins des lacunes en matière de déploiement des recommandations du Conseil de sécurité devant être déclinées en indicateurs à même de témoigner des engagements pris envers les femmes africaines. Selon la Représentante de l'ONU Femmes en Ethiopie, de l'UA et de la Commission économique pour l'Afrique, Letty Chiwara, de nombreux efforts ont été consentis depuis la promulgation de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU en 2000. Mme Chiwara a également indiqué que le Rwanda est le seul pays africain à atteindre la parité absolue avec plus de 50% de femmes au parlement, ajoutant que le Sénégal et le Cap-vert suivent la même dynamique avec plus de 40% de femmes en politique. Sur la base d'une étude réalisée récemment par ONU Femmes sur un échantillon de 7 pays africains, le rôle des femmes dans les processus de paix et la médiation demeure très faible, a-t-il signalé. Considérant que le plus grand défi en la matière réside dans la non-intégration de l'Agenda dans les budgets nationaux, la spécialiste a évoqué la question d'établissement des mécanismes de justice transitionnelle dans les zones de conflits marquées par des cas de violation des droits humains et en particulier des droits de la femme. Cette 5è édition se tiendra du 21 au 23 juin et se déclinera en 4 panels, à savoir le renforcement du rôle des femmes dans les prévention et la résolution des conflits, l'intégration et la promotion de la dimension genre dans les structures de sécurité et de défense, l'implication des femmes dans les environnements violents ainsi que le renforcement de la présence féminine dans les opérations de paix et missions de résolution de conflits. Créée il y a cinq ans, l'APSACO ambitionne de se positionner en tant que plateforme intellectuelle périodique pour un échange d'expertise et d'expérience relatif aux questions de populations, de démographique transfrontalière, de paix et de sécurité en Afrique. Il s'agit également d'impulser une dynamique continentale à moyen et long terme sur les thématiques fondamentales africaines conduite par les Africains.