Quatre personnes ont été tuées dans les violentes manifestations et troubles urbains qui secouent, depuis deux jours, Dakar et d'autres localités du Sénégal, a annoncé, vendredi, le ministre de l'intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome. Qualifiant d'actes de "grand banditisme" et d''insurrection" ces violences éclatées en protestation contre l'arrestation du député et leader d'un parti de l'opposition, Ousmane Sonko, le ministre a souligné, dans une intervention télévisée, que le gouvernement mettra en oeuvre "tous les moyens nécessaires pour ramener l'ordre". "Le gouvernement regrette la perte de quatre vies humaines", lors d'événements qui "relèvent du grand banditisme et de l'insurrection", a-t-il dit, accusant Ousmane Sonko d'avoir "lancé des appels à la violence" et à "l'insurrection". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "est très préoccupé par la violence récente vue à Dakar et ailleurs au Sénégal (qui) a suivi l'arrestation d'un dirigeant de l'opposition", a déclaré vendredi son porte-parole, Stéphane Dujarric. "Il appelle toutes les parties au Sénégal à éviter une escalade de la situation", a ajouté le porte-parole lors du point-presse quotidien en réponse à une question sur les actes de violence survenus dans la journée au Sénégal. "Les manifestations doivent rester pacifiques et les forces de sécurité et de police doivent agir tout le temps en accord avec les droits humains internationaux", à savoir "permettre à ces manifestants d'exprimer leur opinion et volonté", a aussi affirmé Stéphane Dujarric. Poursa part, le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a invité tous les acteurs politiques sénégalais "à la retenue et au calme". Dans un communiqué, M. Chambas a exhorté "les autorités à prendre les mesures nécessaires pour apaiser la situation, et assurer le droit constitutionnel de manifester pacifiquement". La capitale sénégalaise Dakar ainsi que d'autres villes du pays connaissent, depuis mercredi, une vague de manifestations en protestation contre la mise en garde à vue du député et leader des "Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité" (Pastef-opposition), Ousmane Sonko. Sonko dont l'immunité parlementaire a été levée sur fond d'accusation de viol et de menace de mort par une jeune femme, employée dans un salon de massage et de beauté, a été arrêté, pour "trouble à l'ordre public et participation à une manifestation non-autorisée" au moment où il se rendait au Palais de justice de Dakar pour déférer à une convocation d'un juge d'instruction.