Maroc : La Chambre des représentants adopte à la majorité le projet de loi sur la grève    Grève au Maroc : «Si le gouvernement fait passer ses lois, le dialogue social n'aura plus de sens» [Interview]    Safi : La montée des cas de suicides met en lumière les défis sociaux et économiques !    Zakia Driouich renforce la coopération halieutique du Maroc lors du Salon Halieutis    L'ONEE boucle le financement de la centrale à gaz naturel Al Wahda    Marché international : L'OCP réussit une levée de fond de 300 M$    La fabrication du premier satellite géostationnaire marocain prévue avant fin 2025 (Thales Maroc)    France : Bayrou surmonte deux motions de censure et fait adopter le budget 2025    Belgique : Bilal El Khannouss Espoir de l'année dans le championnat de football    Anass Salah-Eddine à la Roma (officiel), vers une sélection avec les Lions de l'Atlas ?    Raja : Divorce ...à l'amiable avec Hafid Abdessadek !    Le Maroc entame la construction des plus grands stades de la Coupe du Monde en prévision du Mondial 2030... Voici le coût de chaque projet    FLAM 2025 : Une belle célébration des littératures africaines contemporaines    Le coup de coeur de Sidi Bennour    Berklee College of Music de retour à Essaouira pour la 2e édition du programme    Feyenoord officialise l'arrivée de Targhalline Oussama    Syrie: le FSN appelle à la reconnaissance de la marocanité du Sahara    Peines de prison sévères dans l'affaire "Instalingo" en Tunisie : détails des verdicts et principaux condamnés    Botola : l'AS FAR se sépare de Hubert Velud    Diplomatie : Un coup d'avance marocain difficilement rattrapable    Le projet de loi relatif à la réparation des accidents de travail adopté    L'ambassade des Etats-Unis annonce des changements pour l'obtention des Visa    Températures prévues pour le jeudi 6 février 2025    Des cas de méningite détectés en Bretagne, dont un décès    Nador : trois individus interpellés grâce aux informations de la DGST pour trafic présumé de drogue et de psychotropes    Vaccin contre la méningite : Les pèlerins dans l'incertitude, l'institut Pasteur rassure    Lutte contre le stress hydrique, stations de dessalement.. Les progrès du Maroc mis en avant à Paris    Le projet de loi de lutte contre l'appropriation culturelle validé par la Chambre des représentants    Haïti: Washington suspend sa contribution à la Mission multinationale de police    La Chambre des Représentants adopte à l'unanimité un projet de loi relatif à la protection du patrimoine    Abderrahmane Benzidane, un scrupuleux dramaturge qui n'en finit pas avec son questionnement sur l'Homme, la vie et le théâtre    Xabi Alonso confirme la présence d'Amine Adli en Coupe d'Allemagne    La présidence palestinienne "rejette fermement" le projet de Trump de contrôler Gaza    Donald Trump décide le retrait des Etats-Unis de plusieurs instances de l'ONU    Israël Maintient sa Position : Pas de Place pour le Hamas à Gaza    Samsung en tête du classement YouGov des meilleures marques mondiales en 2025    La Chambre des représentants adopte à l'unanimité le projet de loi relative à l'organisation judiciaire    Portrait - Pr Karim Touijer : Ce pur "produit" de l'école marocaine brille aux Etats-Unis    Accidents de la circulation: 19 morts et 2.445 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Vers une Moudawana équilibrée : entre tradition et modernité    Exécution de la LF 2024: Un taux de réalisation de 110,8% pour les recettes fiscales    Nexus eau, électricité, sécurité alimentaire : Tanger-Tétouan-Al Hoceima prend le lead    Activité industrielle: baisse de la production et hausse des ventes en décembre 2024    Country Risk Atlas d'Allianz Trade : le Maroc mieux noté    Equipe nationale (F) : Deux matchs de préparation au programme    Festival : La Dolce Musica s'invite au Maroc    Abidjan, la capitale du rire    Maroc : Les salles de cinéma affichent une recette de 127 MDH (+42%) en 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sénégal : l'opposant Ousmane Sonko relâché, les blindés de l'armée investissent la capitale
Publié dans Barlamane le 08 - 03 - 2021

L'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, inculpé dans une affaire de viols présumés, a déclenché des troubles qui ont fait au moins cinq morts.
Un juge sénégalais a inculpé, lundi 8 mars, le principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, dans une affaire de viols présumés, mais l'a relâché sous contrôle judiciaire, alors que son arrestation a provoqué les heurts les plus graves qu'a connus le pays depuis des années.
M. Sonko «est inculpé dans le dossier de viols et placé sous contrôle judiciaire», a déclaré à la presse l'un de ses avocats, Me Cira Clédor Ly. «Il rentre chez lui. Il est libre», a précisé un autre conseil, Me Etienne Ndione, après la présentation de son client au juge. Ce rendez-vous avec le juge était lourd d'enjeux autres que judiciaires. Il coïncidait avec un appel à manifester lancé par un collectif de contestation auquel appartient le parti d'Ousmane Sonko.
Après trois jours d'affrontements, de saccages et de pillages depuis son arrestation le 3 mars, des blindés de l'armée ont pris position dans Dakar en prévision de cette journée à hauts risques dans la capitale et dans tout le pays de 16 millions d'habitants, considéré d'ordinaire comme un îlot de stabilité politique.
Une foule de plusieurs dizaines de sympathisants que les policiers avaient tenus à distance jusqu'alors a envahi le parvis du tribunal en exultant et en lançant des slogans à la gloire d'Ousmane Sonko. «C'est la victoire de la jeunesse et de la vérité. Ousmane est le futur président du Sénégal», s'est exclamé Amadou Kébé, vendeur, qui disait être venu de loin pour soutenir Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko crie au complot
M. Sonko, arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de l'élection de 2024, a été arrêté mercredi, officiellement pour trouble à l'ordre public, alors qu'il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Personnalité au profil antisystème, le député crie au complot ourdi par le président lui-même pour l'écarter de la prochaine présidentielle.
L'arrestation de M. Sonko a provoqué la colère de ses partisans et déclenché dans la capitale, Dakar, et dans tout le pays des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, des saccages et des pillages. Elle a aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l'exaspération accumulée par la dégradation, au moins depuis le début de la pandémie de la Covid-19, en 2020, des conditions de vie dans un pays déjà pauvre. Au moins cinq personnes ont été tuées dans les heurts de la semaine passée.
Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l'opposant, des formations d'opposition et des organisations contestataires de la société civile, a appelé «à descendre massivement dans les rues» à partir de lundi et pendant trois jours.
Devant le risque d'escalade, huit blindés de l'armée surmontés de mitrailleuses ont été positionnés sur la place de l'Indépendance, centre du quartier névralgique du Plateau, siège des grandes institutions, dont la présidence. Cette dernière était elle-même placée sous haute protection et ses accès barrés. D'autres blindés encore stationnaient auprès du port et à l'entrée d'un quartier populaire, théâtre d'affrontements la semaine passée.
Trouver les voies de la désescalade
L'activité était considérablement ralentie dans la capitale visiblement inquiète. Les autorités ont suspendu l'école pendant une semaine. L'incertitude demeure quant à l'effet qu'aura la libération de M. Sonko et quant au comportement qu'il adoptera. Un rassemblement était annoncé dans l'après-midi dans la capitale. Mais une grande partie de la contestation a échappé jusqu'alors à toute organisation.
Les différentes parties, à commencer par le président, sont pressées de toutes parts de trouver les voies de la désescalade. Le président a démenti, fin février, être pour quoi que ce soit dans les ennuis judiciaires de M. Sonko. M. Sall, confronté à des décisions délicates entre l'indépendance proclamée de la justice, la pression de la contestation et de la pandémie et les conséquences politiques du sort de M. Sonko, a depuis gardé le silence en public sur l'affaire. Son ministre de l'intérieur a prévenu que l'Etat emploierait tous les moyens nécessaires pour rétablir l'ordre. Il a aussi fait miroiter un allègement du couvre-feu instauré contre la pandémie.
Le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, a pressé le chef de l'Etat de sortir de son silence pour s'adresser aux jeunes, ajoutant sa voix aux appels de l'Organisation des Nations unies (ONU) ou des organisations africaines à toutes les parties pour chercher les solutions d'une désescalade. Les Sénégalais «veulent vous entendre, pourquoi diable ne leur parlerez-vous pas ?», a demandé devant la presse cet ancien proche collaborateur et ministre de M. Sall, volontiers critique du pouvoir : «Faites-le avant qu'il ne soit trop tard.»
Exprimant leur «préoccupation», les ambassades de l'Union européenne (UE) et de ses Etats membres, mais aussi du Royaume-Uni, de la Suisse, des Etats-Unis, du Canada, de la Corée du Sud et du Japon ont appelé à «une restauration pacifique du calme et du dialogue », soulignant que «le Sénégal a une longue histoire d'Etat de droit, de démocratie participative, de tolérance et de respect des droits humains».
Plus que ces incitations internationales, ce sont celles des chefs religieux, chrétiens et surtout musulmans, qui risquent de peser. Leurs émissaires, en particulier ceux des khalifes à l'influence considérable sur le pouvoir et la société, ont rencontré le chef de l'Etat, a rapporté, dimanche, en leur nom le dignitaire Serigne Mansour Sy. M. Sall «nous a écoutés et nous attendons ses décisions», a-t-il dit.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.