Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique", samedi, lors d'un sommet en visioconférence destiné à relancer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, cinq ans après l'Accord de Paris. "J'appelle aujourd'hui les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte", a lancé Antonio Guterres. Il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné M. Guterres, avant d'appeler à "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010". Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, des représentants d'entreprises comme Apple, de la société civile et de peuples indigènes participent à ce "sommet ambition climat" organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. Avant le sommet, plusieurs Etats ont annoncé des plans audacieux pour réduire leurs émissions de GES. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone. La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Le président chinois Xi Jinping a promis samedi de réduire son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de "plus de 65%" d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005. Il s'est aussi engagé à ce que les énergies non fossiles représentent environ 25% de la consommation d'énergie primaire contre 15,3% à la fin de 2019. Le Royaume-Uni compte arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique s'est en outre engagé à réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030. "Mon message à vous tous est qu'ensemble, nous pouvons utiliser les progrès scientifiques pour protéger notre planète, notre biosphère contre un défi bien pire, bien plus destructeur, que la pandémie de coronavirus", a déclaré Boris Johnson lors du sommet. "Nous avons manqué de réaliser les actions audacieuses nécessaires et, aujourd'hui, nous n'avons pas de temps à perdre", a reconnu samedi Joe Biden, dans un communiqué. Il a souligné que les Etats-Unis rejoindraient l'Accord de Paris dès "le premier jour de (sa) présidence" et réaffirmé sa volonté d'organiser un sommet international sur le climat dans les 100 jours qui suivront.