L'UNICEF a annoncé le lancement d'un projet ambitieux, visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines d'ici à 2030. Reconnues au niveau international comme une violation des droits de l'Homme et une forme extrême de violence à l'égard des filles, les mutilations génitales féminines (MGF) mettent la santé des filles en danger et peuvent avoir des conséquences physiques, psychologiques et sociales à long terme. L'UNICEF a constaté que, grâce aux efforts conjoints visant à lutter contre ces pratiques sexistes, les MGF ont décliné et des progrès ont pu être observés au cours de ces dernières décennies. La prévalence des MGF dans le monde a diminué dans les 31 pays possédant des données représentatives sur le plan national, passant de 47 % à 34% en 25 ans. En même temps, dans les pays où ces pratiques "néfastes" relèvent des traditions, deux fois plus de femmes dans les pays à forte prévalence qu'il y a 20 ans souhaitent que cette pratique disparaisse, notamment au Burkina Faso, en Egypte, au Kenya, au Nigeria, en Somalie, et au Soudan. Toutefois, ces progrès restent insuffisants et ces pratiques restent répandues et ancrées dans plusieurs coins du monde. D'après les estimations de l'UNICEF, “au moins 200 millions de filles et de femmes vivantes aujourd'hui ont subi des MGF dans les 31 pays pour lesquels des données sont disponibles (...) Chaque année, plus de 4 millions de filles sont menacées de subir des MGF, dont la plupart sont excisées avant leurs 15 ans”. L'UNICEF a également constaté “une augmentation alarmante de la médicalisation de la pratique (...) 1 fille et femme sur 4 ayant subi des MGF – soit 52 millions dans le monde, ont été excisées par du personnel de santé. Cette pratique est deux fois plus élevée chez les adolescentes”. La pandémie de Covid-19 a mis à mal les efforts entrepris pour lutter contre les MGF. Celle-ci a contribué au recul des progrès réalisés à ce jour en la matière, selon l'UNICEF. “La pandémie a entraîné 2 millions de cas de mutilations génitales féminines qui auraient pu être évités”, affirme l'instance onusienne. Le confinement et la pandémie ont fait en sorte que beaucoup de jeunes filles se retrouvent isolées, en perte de lien social, exposées à un risque accru de violence, d'abus et d'exploitation. Elles n'ont plus accès aux services d'éducation, de santé reproductive et de protection, rapporte l'UNICEF.