Les militants pour l'interdiction de l'excision ont remporté une victoire majeure lundi grâce à l'approbation par le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies d'une résolution appelant à une interdiction internationale de la mutilation génitale féminine (MGF). Cette résolution, adoptée par consensus, qualifie l'excision de nuisible et de menace sérieuse pour l'état de santé des femmes sur le plan psychologique, sexuel ou reproducteur. Elle appelle les 193 Etats-membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) à condamner cette pratique, et à lancer des campagnes pédagogiques incitant la fin de ces mutilations. La résolution exhorte enfin tous les pays à promulguer ou à renforcer la législation interdisant les MGF, afin de protéger les femmes «de cette forme de violence», et pour mettre fin à l'impunité des violeurs. Avec 110 soutiens assurés, cette nouvelle résolution est virtuellement certaine d'être approuvée par l'intégralité de l'Assemblée générale de l'ONU, qui devrait officiellement l'adopter lors de la seconde moitié de décembre. L'excision consiste en l'ablation du clitoris et parfois d'autres parties génitales féminines, la plupart du temps lors de l'enfance ou l'adolescence des femmes. D'après ses détracteurs, elle conduit à des douleurs lors des rapports sexuels avec autrui, à des complications lors de l'accouchement, et à l'absence de tout plaisir pour les femmes pendant l'acte sexuel. 70 millions de femmes ont subi cette pratique en 2010 selon l'ONU et 6.000 filles sont excisées chaque jour, d'après l'OMS. Les MGF sont une pratique courante dans 28 pays africains,ainsi qu'au Yémen, en Irak, en Malaisie et en Indonésie.