Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé, tard mardi, sa démission ainsi que la dissolution du parlement et du gouvernement. "Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années (..) vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment", a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution diffusée par la télévision publique malienne. "Et avec toutes les conséquences de droit: la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement", a-t-il ajouté, quelques heures après avoir été arrêté avec son premier ministre par des militaires mutins.
Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi vouloir mettre en place une "transition politique civile" devant conduire à des élections générales dans un "délai raisonnable". Plus de trois heures après l'annonce par le président Keïta de sa "décision de quitter toutes (ses) fonctions", à l'issue d'une journée de mutinerie qui s'est transformée en coup d'Etat militaire, des hommes en uniformes sont apparus sur la chaîne publique ORTM. Il était alors 03H40 du matin (GMT et locales), selon des médias. "Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire", a déclaré celui qui a été présenté comme le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air. "Notre pays, le Mali, sombre de jour en jour dans le chaos, l'anarchie et l'insécurité par la faute des hommes chargés de sa destinée", a accusé l'officier. Il a dénoncé le "clientélisme politique" et "la gestion familiale des affaires de l'Etat", ainsi que la "gabegie, le vol et l'arbitraire", une justice "en déphasage avec les citoyens", une "éducation nationale qui patauge" ou encore des massacres de villageois, le "terrorisme et l'extrémisme". "La société civile et les mouvements socio-politiques sont invités à nous rejoindre pour, ensemble, créer les meilleures conditions d'une transition politique civile conduisant à des élections générales crédibles pour l'exercice démocratique à travers une feuille de route qui jettera les bases d'un Mali nouveau", a ajouté le colonel-major. http://www.2m.ma/fr/news/le-royaume-du-maroc-suit-avec-preoccupation-les-evenements-en-cours-depuis-quelques-heures-au-mali-mae-20200818/ http://www.2m.ma/fr/news/la-cedeao-condamne-vigoureusement-la-mutinerie-engagee-au-mali-20200818/