Au cours de lexercice 2005, le prix du baril de pétrole brut a atteint des niveaux record à léchelon international, ce qui a contraint les autorités de tutelle au Maroc à réviser, deux fois de suite, à la hausse les prix à la pompe. Toutefois, au terme de cet exercice, la facture pétrolière savère insoutenable. La facture pétrolière continue de peser lourd sur les finances publiques malgré les réajustements partiels des prix à la pompe intervenus à deux reprises. Les importations marocaines de pétrole brut ont atteint, au terme des dix premiers mois de lannée en cours, 20 Mds de DH, en hausse de 59,7% par rapport à la même période en 2004, soit 12,46 Mds de DH. Ceci est dû au renchérissement des cours du pétrole brut sur le marché international. Le prix moyen de la tonne importée sest hissé de 40,9% à 3.342 DH/t. Le volume importé avoisine quelque 6 millions de tonnes à fin octobre, contre 5,25 millions de tonnes une année auparavant, soit une progression de 13,4%. Daprès lOffice des changes, les importations dhuile brute de pétrole sont passées de 1,92 Mds de DH à 2,72 Mds de DH entre les deux périodes sous revue. On note finalement que la hausse des achats de pétrole représente 43,5% de laccroissement global des importations. Cette situation a conduit, à deux reprises, à la révision à la hausse des prix des produits pétroliers, et ce en lespace de trois mois seulement. La première hausse date du 16 mai : elle a été de 50 centimes de plus le litre à la pompe et 500 DH la tonne de fuel pour les industriels. LEtat a dû supporter entre janvier et avril 2005 une charge de 2 Mds de DH non répercutée sur le consommateur, sans oublier lenveloppe de 3,5 Mds de DH supportée par le Budget de lEtat au titre des subventions des prix des produits pétroliers liquides et gazeux en 2004. Selon certains observateurs, si le gouvernement navait pas réagi, la facture aurait été plus salée, quand on sait que la Loi de Finances 2005 avait tablé sur un baril à 35 dollars et une parité du billet vert de 8,5 DH. Envolée du brut Cependant, le prix du brut, au cours du premier trimestre 2005, tournait autour des 48 dollars, avant de connaître une flambée spectaculaire, atteignant 62,31 dollars le 5 août dernier, marquant une hausse de plus de 53% par rapport au cours enregistré au début de lannée (40 dollars le baril). Ce qui justifie la deuxième augmentation de 50 centimes des prix de vente de base des produits pétroliers le 7 août 2005. Lessence super se vend depuis lors à 10,35 DH/l au lieu de 9,85 DH/l et le fuel industriel à 2.881 DH/t au lieu de 2.581 DH/t, soit 300 DH de plus. Aujourdhui, une nouvelle hausse des prix est à attendre et devrait intervenir dans les jours qui viennent. Elle devait déjà avoir eu lieu à la mi-novembre, mais elle a été vraisemblablement reportée en raison des festivités du cinquantenaire de lIndépendance. Néanmoins, cette hausse ne dépasserait pas les 50 centimes. En définitive, malgré les efforts consentis par le ministère des Finances sous forme de compensations et autres subventions, nombreux sont les secteurs dactivité qui ont souffert de ces hausses. Cest le cas notamment des professionnels du transport, de lagriculture, de la pêche Ce qui a abouti à une augmentation des tarifs pour certaines professions (grands taxis petits taxis). Il convient de souligner que dautres hausses plus significatives risquent de se produire en raison de la tendance qui prévaut sur le marché mondial des carburants et la dépendance quasi-totale de la politique énergétique nationale de la conjoncture internationale.