À partir d'hier, les prix des produits pétroliers ont été revus à la hausse. Les augmentations, allant de 2,9 à 3,5 %, ont concerné l'essence et le gasoil. Les prix du fioul industriel et du gaz butane, eux, n'ont pas connu de hausse. Dans un contexte marqué par une flambée sans précédent des prix du pétrole, cette hausse du prix à la pompe était prévisible. "La flambée que connaissent actuellement les cours du pétrole sur le marché international, atteignant des niveaux jamais égalés (jusqu'à 49 dollars le baril), rend nécessaire la révision des prix intérieurs des produits pétroliers", explique-t-on auprès du ministère de l'Energie. Au passage, les prix, calculés sur la base de 25 dollars le baril, n'ont connu aucune augmentation depuis septembre 2000. Un bémol toutefois, les hausses ne concernent qu'un segment des hydrocarbures, les essences et le gasoil. En outre, ces hausses ne concerneront qu'une partie du surcoût qui n'a pas été répercutée sur le consommateur, précise le ministère de l'Energie. Rappelons que la facture pétrolière ne cesse de grimper d'une manière vertigineuse. Durant les six premiers mois de l'année en cours, elle a atteint 6 milliards de dirhams. Un accroissement qui pèse lourd dans la balance des paiements : près de 28 % de l'accroissement global des importations qui se sont établies à quelque 77,7 milliards de DH, contre environ 67 milliards, une année auparavant. L'équilibre du rapport coût du pétrole prix à la pompe – partant d'un baril à 32 dollars- se paye cher : chaque dollar supplémentaire coûte à l'Etat 30 millions de DH. Ainsi, sur la base d'un prix de 42 dollars (1 dollar équivaut à 9 DH), le déficit mensuel est de 300 millions de DH pour le pétrole. Pour le gaz, le prix d'une tonne frôle les 300 dollars, ce qui porte le prix de la subvention à 210 millions de DH mensuellement. Les deux produits combinés coûtent à l'Etat plus de 510 millions de DH chaque mois, en subventions. Statistiquement, les échanges extérieurs du Maroc en matière énergétique, à fin juin 2004 publiés par l'Office des Changes, se présentent plutôt mal : les importations en volume se sont inscrites en hausse, passant de 1,58 million de tonnes à 2,87 millions de tonnes, soit une augmentation de 81,1 % entre les premiers semestres de 2003 et 2004. Les tarifs ont également grimpé. Le prix moyen de la tonne importée s'est apprécié à 7,2 % pour atteindre 2,154 DH/t au lieu de 2,01 DH/T, relève l'office. Une moyenne à relativiser puisque durant le seul mois de juin dernier, le prix moyen de la tonne importée de pétrole brut s'est établi à 2,298 DH/T, soit une hausse de 25,9 %. Cette nouvelle donne exige aujourd'hui une réelle remise en question des habitudes de consommation de l'énergie. Des choix énergétiques nouveaux s'imposent pour le futur et le développement des énergies alternatives n'est plus un luxe. Les prix de vente de base des produits pétroliers, à compter du 25 août 2004 : Essence super: 9,35 DH le litre (hausse de 30 centimes, +3,3 %) Essence ordinaire: 8,95 DH le litre (hausse de 30 centimes, +3,5 %) Pétrole lampant: 5,96 DH le litre (hausse de 20 centimes, +3,5 %) Gasoil: 5,96 DH le litre (hausse de 20 centimes, +3,5 %) Gasoil 350: 7,20 DH le litre (hausse de 20 centimes, +2,9 %) Fuel industriel: 2.081 DH la tonne (pas d'augmentation) Butane (bouteille de 12 kg): 40 DH la bouteille (pas d'augmentation) Butane (bouteille de 3 kg): 10 DH la bouteille (pas d'augmentation)