Le Maroc dispose, à travers Cofides, de trois instruments de financement : une ligne de crédit de 290 millions deuros, un fonds détudes de viabilité de 10 millions deuros et une possibilité de convertir des dettes en investissements de lordre de 90 millions deuros. En 1988, la Compagnie espagnole de financement du développement, COFIDES, avait marqué son encouragement aux investissements productifs dentreprises espagnoles dans les pays en voie de développement. Rapidement, le gouvernement espagnol avait pris conscience de limportance du soutien aux activités internationalisées; ce qui la poussé à mettre la main à la pâte en proposant à cette compagnie dimportantes subventions. Conséquence : les engagements de COFIDES ont enregistré, depuis 2001, une véritable explosion en assurant, à travers le monde, le financement dun montant global de 598 millions deuros. Cependant, la contribution de cette société anonyme déconomie mixte (publique et privée) est subordonnée à une condition : lentreprise espagnole doit assurer un risque en qualité «dinvestisseur». En dautres termes, la compagnie apporte son appui aux seuls projets dinvestissement où lentreprise espagnole assure une participation dans le capital social de lentreprise qui se crée ou se développe dans le pays daccueil. Bref, la vision de «long terme» doit être présente et accompagnée par une effective contribution en ressources financières, technologiques... Cofides au Maroc Plusieurs entreprises espagnoles sont implantées au Maroc, et vu quune partie non négligeable de ces entreprises est à capital hispano-marocain, cela a encouragé lEspagne et le Maroc à établir, en décembre 2003, un cadre de coopération économique et financière ayant pour but de développer le secteur privé marocain, la coopération entre les deux pays et contribuer à la réalisation de projets dinfrastructure et déquipement de zones stratégiques. Par le biais de COFIDES, lEspagne met à la disposition du Maroc un montant global de 390 millions deuros scindés en trois fonds qui sont en réalité des instruments de financement, dont un correspondant à une ligne de crédit dotée de 290 millions deuros. Le séminaire qui a eu lieu le 20 avril au siège social dAttijariwafa bank avait pour objectif de mettre au courant les investisseurs marocains et espagnols de lexistence de ces divers instruments dappui et de financement leur permettant de mener jusquau bout et avec succès leurs projets dinvestissement. Les instruments de financement Le Maroc pourra bénéficier, pour une période de deux ans, dune ligne de crédit dun montant de 290 millions deuros, dont la finalité est dassurer le financement de projets de développement et dacquisition de biens déquipements et de services espagnols destinés aux projets réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc. Ces 290 millions sont ventilés de la manière suivante : un premier fonds doté de 270 millions deuros et dun élément de concessionnalité de 50% aura pour objectif le financement des acquisitions de biens et services espagnols dans le cadre de la réalisation de projets de développement confiés aux entreprises espagnoles. Au cas où les dépenses locales excèderaient les 15% du montant global des biens et services exportés, un financement via ce fonds est envisageable. Un second fonds, 20 millions deuros, a quant à lui 35% comme élément de concessionnalité et vise le financement des acquisitions des biens et services fournis aux petites et moyennes entreprises marocaines, y compris les PME maroco-espagnoles qui devront être fournies par des entreprises espagnoles. Ce fonds demeure accessible tant que le montant à financer, par contrat et par projet, ne dépasse pas le seuil de 2,4 millions deuros. Il sera mis entre les mains du Trésor marocain qui aura ensuite pour tâche sa répartition, en vertu daccords préalables entre les membres du système bancaire. Les deux autres instruments sont le fonds des études de viabilité (FEV) et la conversion de dettes. Le FEV, qui est en réalité un don de 10 millions deuros et dont le projet touristique FADESA a déjà bénéficié dune partie, a pour objectif dassurer le financement des études de faisabilité et de viabilité réalisées par des sociétés espagnoles, et qui concernent des projets dintérêt commun, ou qui relèvent de secteurs spécifiques. Pour ce qui est du troisième instrument, qui consiste en une conversion de dettes, 90 millions deuros seront concernés. Une partie de cette dette marocaine envers lEspagne, soit 40 millions deuros, sera entièrement effacée par lintermédiaire du secteur privé. Autrement dit, elle sera transformée en investissements privés. Ce premier mécanisme de conversion de la dette, accessible par appel doffres, est exclusivement réservé aux personnes physiques et morales espagnoles ainsi quaux ressortissants marocains en Espagne. La seconde partie, au montant de 50 millions deuros, sera utilisée par le fonds hispano-marocain durant une période de 5 ans, soit une dotation annuelle de 10 millions deuros. Les ressources résultant de la conversion de cette dette seront utilisées pour financer des projets dinvestissements «publics» à travers le Fonds national de mise à niveau (FOMAN) et le Fonds de promotion de lhabitat social.