CNIA Saada va céder 15% de son capital en Bourse : ce sont nos confrères du quotidien «Les Echos» qui ont donné linformation en tout début de semaine. Bonne nouvelle ? Oui, au regard notamment du timing choisi : le marché a soif de papier frais après le la donné par la société tunisienne Ennakl, mais surtout à cause de la rareté des introductions en Bourse. Surprenante nouvelle ? Pas du tout pour qui connaît le patron de la compagnie dassurance et du Groupe Saham, Moulay Hafid Elalamy. Je suis dès lors tenté de vous poser une question : le cheminement actuel de CNIA Saada ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Ne vous interpelle-t-il pas ? Tous ceux qui ont suivi de près lhistoire récente du marché boursier répondront bien évidemment par laffirmative. Car le parcours de CNIA Saada ressemble, à quelques différences près, étrangement à celui du courtier Agma Lahlou Tazi. Pour le moment en tout cas. Explications. Moulay Hafid Elalamy a acheté Agma, la introduit en Bourse, soffrant au passage le courtier Lahlou-Tazi, avant de tout céder. Quelques années plus tard, il rachète la compagnie dassurance CNIA, soffre ensuite Essaada, et va prochainement introduire le nouvel ensemble en Bourse. La démarche est claire : acheter, développer et céder. Alors, logiquement, il est bon de sinterroger si la même démarche sera appliquée à CNIA Saada : la compagnie sera-t-elle, plus tard, cédée ? Question loin dêtre anodine. Dautant que Moulay Hafid Elalamy, himself, y a apporté une réponse pour le moins transparente lorsquil sest confié à Finances News Hebdo, il y a quelques mois de cela : «pas question de la céder aujourdhui. Mais si demain une opportunité se présente, tout est possible ». Et dajouter quil «ne cultive pas de liens affectifs particuliers avec les biens de ce monde, car une affaire est appelée à passer dune vie à lautre». Des mots clairs pour qui sait lire. En dautres termes, que CNIA Saada connaisse le même destin quAgma Lahlou-Tazi nest guère exclu. Ce qui ne surprendrait point la communauté des affaires qui ne voit en Moulay Hafid Elalamy quun commerçant. Un commerçant certainement doué. Car, il faut reconnaître que Elalamy a un sens aigu des affaires, avec en lame de fond une doctrine quil ne changerait pour rien au monde : «un opérateur économique doit être le plus riche possible, sinon il devient dangereux». Autrement dit, poursuit-il, «il doit créer de la richesse et participer activement au développement économique de son pays ( ), sans hypocrisie, de manière citoyenne et en respectant la réglementation en vigueur». Surtout, Elalamy est un businessman qui cultive une certaine indifférence à légard du risque. Bien au contraire. Il le soutient dailleurs sans sourciller : «je suis de cette race dhommes qui aime prendre des risques». Et au risque, justement, déchouer spectaculairement, il a brillamment réussi. Réussira-t-il pour autant à se séparer de CNIA Saada ? Lhistoire se répétera-t-elle ? Le temps est meilleur juge.