* Des experts africains de la santé se sont réunis à Marrakech pour déterminer avec plus de précision limpact de la grippe en Afrique. * LAlliance africaine contre la grippe, nouvellement créée, constituera le cadre des actions destinées à atténuer limpact de cette pathologie en Afrique. * Lun des principaux objectifs de la réunion est de sensibiliser à la nécessité de renforcer les capacités de surveillance dans le continent. Les responsables africains de la santé, les partenaires de laction de santé et les représentants dinstitutions internationales, se sont réunis à Marrakech les 3 et 4 juin courant dans le cadre de lAlliance africaine contre la grippe, une institution récemment créée. Rappelez-vous : en septembre dernier, lAfrique avait enregistré 8.000 cas de grippe A H1N1 dont 46 décès sur les 164.152 cas enregistrés dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. L'Afrique du Sud est l'un des pays du continent les plus touchés par la maladie, avec 5.877 cas de contaminations, suivie de la Tanzanie avec 96 cas, de l'Ile Maurice, 69 cas et du Kenya avec 85 cas. En Afrique de l'Ouest, c'est le Cap-Vert qui enregistre le plus de cas avec 46 personnes, le Ghana dix cas, et la Côte d'Ivoire deux. Cet état de fait avait interpellé les spécialistes de la santé sur le fait que toute lutte contre la grippe A doit reposer sur l'action coordonnée de plusieurs partenaires. La réunion a été loccasion dexaminer les moyens de mobiliser les efforts de divers acteurs pour approfondir les connaissances sur la grippe, élaborer des activités conjointes afin de renforcer la surveillance médicale et mettre en uvre des interventions destinées à atténuer la charge que fait peser cette maladie en Afrique. Pour le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial du Directeur général pour la grippe pandémique, la grippe a un impact très net sur la morbidité et la mortalité dans toute lAfrique ; malheureusement, il ny a pas suffisamment de données pour le démontrer. « La grippe est souvent considérée comme un problème des pays tempérés mais elle représente aussi une grave menace pour la santé dans les pays en développement, y compris en milieu tropical », assure le conseiller. Les virus grippaux sont dimportants agents pathogènes des voies respiratoires, et les infections respiratoires aiguës, comme la pneumopathie, sont lune des principales causes de décès en Afrique, notamment parmi les enfants. « À cause du peu dinformation, de la méconnaissance de la maladie et de la présence dautres besoins de santé publique concurrents, il na pas été mis au point dinterventions spécifiques pour atténuer limpact de la grippe en Afrique », soutient pour sa part le Dr Sylvie Briand, responsable du Programme mondial de lutte contre la grippe à cet organisme. Plusieurs pays africains ont communiqué régulièrement à lOMS des mises à jour sur la propagation de la grippe pandémique A (H1N1) en 2009. Toutefois, limpact de la pandémie sur le continent africain napparaît pas, ce qui démontre quil faut renforcer les systèmes de surveillance pour évaluer leffet de la pandémie sur lensemble du continent. Justement, lun des principaux objectifs de la réunion de Marrakech est de sensibiliser à la nécessité impérieuse de renforcer les capacités de surveillance en Afrique et de préparer une feuille de route indiquant les interventions et les stratégies qui permettront, dans les années à venir, datténuer la charge de la grippe en Afrique. Avec le développement des travaux de recherche et laccumulation des données, les décideurs pourront mettre au point les bases factuelles nécessaires au renforcement des orientations et des mesures de santé publique indispensables pour limiter limpact de la grippe pandémique, de la grippe zoonotique et de la grippe saisonnière sur les individus et les populations de la région. Et cest dans ce sens quest née lAlliance africaine contre la grippe. Une nouvelle initiative dont le but est de promouvoir la collaboration et léchange dinformations entre divers acteurs en Afrique et ailleurs. Doù lintérêt accordé à cette rencontre à Marrakech, organisée par lOMS, et qui a connu la participation dun certain nombre dorganisations internationales, nationales et non gouvernementales et dinstitutions financières partenaires. Elle a rassemblé notamment des représentants des ministères de la santé des pays africains, dinstituts de recherche africains, de lAssociation pour la médecine préventive, des Centers for Disease Control and Prevention, du German Technical Cooperation, de la Fondation Mérieux, du Réseau International de lInstitut Pasteur, du Fogarty International Center, des National Institutes of Health, du Programme for Appropriate Technology et du Wellcome Trust.