Enfance très calme, issu dun milieu modeste, Abdelmajid Aït Lafkih, Mjid pour les intimes, le Directeur général adjoint de Madiva, passait son temps libre avec ses amis de quartier. Enfance très calme, issu dun milieu modeste, Abdelmajid Aït Lafkih, Mjid pour les intimes, le Directeur général adjoint de Madiva, passait son temps libre avec ses amis de quartier. «À cette époque-là, nous navions pas le choix qui se présente aux enfants daujourdhui, concernant les distractions». Adolescent, Mjid investissait ses étés à faire de petits jobs, notamment comme vendeur ambulant, pour se payer des vacances et financer ses études. «Mon choix de carrière sest dessiné bien après mon baccalauréat, lorsque je me suis découvert une passion pour la finance et la gestion de projets ». Après des études universitaires et un diplôme en contrôle de gestion à l'Institut supérieur d'art et métiers, il intègre le groupe Richbond, en tant que contrôleur de gestion. «Cette première expérience dans une unité industrielle de haut niveau m'a permis de me frotter au monde de l'entreprise et d'apprendre toutes les ficelles de la production et de ses contraintes. Par la suite, jai été recruté par Fiat Auto Maroc, comme responsable du développement du réseau et business management». Durant près de six années, il contribuera à la création et à la consolidation du business de la marque dans tout le pays. Cette expérience a eu également pour mérite de forger fortement sa personnalité dans la mesure où il a eu à gérer des profils très différents de concessionnaires et de participer à la gloire de Fiat, en tant que marque nationale. «Il faut dire que depuis cette expérience, j'ai attrapé le virus de l'automobile, puisque j'ai rejoint en 2003 la société Kia Motors où j'ai peaufiné mes talents de gestionnaire de projets et en même temps Directeur marketing. Nous avions tout à construire à cette période, puisque Kia était une marque jeune et peu connue. Nous avons contribué à sa notoriété et à son rayonnement». Dynamique quil est, il ne passe pas inaperçu. Ainsi, au bout de deux ans, il a été contacté par le groupe français GBH qui voulait s'introduire sur le marché marocain, en représentant des marques chinoises. Le pari était difficile puisqu'il fallait monter la structure, faire les études de lancement, engager les négociations sur les produits à importer, recruter le réseau... «Bref, avec comme binôme dans la société Madiva, un Directeur général français, j'avais de lourdes responsabilités sur le dos. Dieu merci, le lancement de Madiva a été une réussite, qui a été suivie par d'autres entreprises dont Mediauto». Il faut dire que Mjid se sent comme un poisson dans leau dans le secteur automobile. Le goût du challenge le motive plus quil ne lui fait peur. «Ma stratégie de travail est de toujours consolider les actions passées avant daffronter lavenir. En plus, je me fixe des objectifs assez hauts, que je mefforce datteindre. Cela est aussi valable pour léducation de mes enfants». Le hasard est un mot qui nexiste pas dans le vocabulaire de Mjid Aït Lafkih. «Je crois quon provoque notre chance nous-mêmes. Inutile dattendre quelle nous cherche au milieu de 6 milliards de personnes». Mais nest-ce pas un peu le hasard qui lui a fait rencontrer un ami denfance en Chine après lavoir perdu de vue pendant 17 ans. Fourmi ouvrière, notre homme a peu de temps pour le loisir. Père de famille attentionné, il consacre le peu de temps quil a après son travail au suivi de ses enfants et à un peu de lecture le soir avant de se coucher. Au fil des ans, il a abandonné la pratique du sport alors quil était grand sportif et pratiquait le football et le Taekwondo. «Jai pratiqué beaucoup de sports durant ma jeunesse, comme le football et le Taekwondo. Malheureusement, avec les responsabilités que jai, je nai plus cette occasion. Ceci étant, je me suis mis aux randonnées, il y a quelques mois, avec mon fils aîné. Jessayerai de maintenir cette activité dans lavenir». Mjid Aït Lafkih est un lecteur assidu de la presse marocaine quil suit régulièrement et avec beaucoup dintérêt. La lecture est restée son principal loisir et les livres dauteurs qui lont beaucoup marqué dans sa vie professionnelle ne sont jamais loin de sa table de chevet. Entre autres auteurs, il affectionne particulièrement Paul-Loup Sulitzer et notamment ses best-sellers «Money» et «le Roi vert», et lauteur de «Mes conseils pour réussir», Jack Welch , lex-patron de General Electric. Durant les moments durs et les moments de doute, rien de mieux que la lecture de quelques versets du Coran comme remède pour Mjid Aït Lafkih. Dans un monde où tout saccélère, Mjid garde des repères immuables dans sa vie, notamment la famille et lamitié. «Lamitié est malheureusement une valeur en voie de disparition. Lamitié est comme lamour : il faut lentretenir pour quelle vive aussi longtemps. Pour moi, je peux vous dire que lamitié est une source déquilibre personnel. Sans amis, je serais malheureux». Mais attention, la trahison et lhypocrisie ne sont certainement pas des qualités qui vous rapprocheront de lui, bien au contraire. «7, un chiffre qui me plonge dans une adolescence où je voyais régulièrement certains films de James Bond jusquà apprendre le dialogue des acteurs». Et les vacances ? Oui, il en a comme tout le monde, mais pas spécialement pour lui. «Je ne prends pas beaucoup de vacances dans lannée. Ceci étant, je tiens à gâter ma petite famille pendant une dizaine de jours, généralement en optant pour des destinations exotiques». Serein, Mjid Aït Lafkih appréhende lavenir avec confiance. «Jai entrepris beaucoup de projets depuis que nous avons lancé Madiva et par la suite Mediauto. Aujourdhui, je suis content de mes choix, que je dois par ailleurs consolider et inscrire dans la pérennité. Mais ceci ne mempêche pas denvisager dautres développements de ces deux entreprises. Ce qui me motive le plus, cest le lancement de nouveaux projets. Lavenir sera encore plus riche».