Il y a 50 ans de cela, le Maroc accueillait les Assises de l'Union internationale de la presse francophone sur le thème du Droit des citoyens à l'information. C'est dire que le Maroc s'est inscrit depuis longtemps dans ce débat et qu'il ne s'agit pas seulement d'un effet de mode. Un demi-siècle plus tard, Rabat accueille jusqu'au 4 juin quelque 200 professionnels des média venus débattre d'une toute autre problématique : la responsabilité politique et sociétale des média dans le cadre des 42èmes Assises de l'UPF. D'aucuns assurent que les médias sont un vecteur de développement, de modernité et de démocratie dans une société donnée. Ce qui évidemment jette la lumière sur ce journaliste doublé de citoyen qui doit donner l'information sans se laisser emporter par ses émotions. La problématique est d'autant d'actualité que le monde globalisé voit naître de nouveaux média et de nouveaux canaux de distribution d'informations, pêle-mêle et dont il est difficile de distinguer le vrai du faux car tout le monde n'est pas journaliste ! Un journaliste, comme l'explique Abdou Diouf, n'est pas un citoyen comme les autres en ce sens que sa parole est attendue et entendue, il agirait ainsi tel un passeur social. Albert Camus, lui, disait que la presse est la conscience d'une nation. Ce qui expliquerait l'intérêt des professionnels à ce que cette conscience doit rester éveillée, objective et non souillée par aucune influence qu'elle soit d'ordre économique, politique ou sociétal. Pour y arriver, chaque journaliste doit être honnête et libre. La liberté signifie qu'un journaliste doit savoir où se termine la sienne et où commence celle des autres. C'est à cette capacité que l'on reconnaît le vrai journaliste du faux. Celui qui s'arme de son éthique et de sa déontologie tout au long de l'exercice de ses fonctions ! Celui qui se reconnaît comme acteur engagé dans la vie de la cité. Celui qui, s'il critique, ne verse pas dans le nihilisme. Et s'il dénonce, il ne diffame jamais Une question très complexe de laquelle, espérons-le, les participants sauront dégager d'intéressantes pistes de réflexion. Bon vent aux Assises !