l Le rapport de la Cour des comptes relatif à l'exercice 2008 de la Marocaine des Jeux et des Sports, énumère les obstacles que l'entreprise ne parvient pas à surmonter. l La réponse de l'ancien administrateur délégué a tenté de valoriser la stratégie de développement et de commercialisation des produits adoptée par la société détenant le monopole des jeux de hasard et d'adresse au Maroc. Dans sa réponse aux divers constats émis par le rapport annuel de la Cour des comptes, l'ancien Administrateur délégué, Fadel Drissi, a commencé par citer les diverses réalisations de la Marocaine des Jeux et des Sports. «Entre 2000 et 2008, l'entreprise a non seulement plus que quintuplé son chiffre d'affaires, constate-t-il, mais elle a aussi sextuplé ses versements au FNDS : 104 millions pour 2008, contre 19 millions en 2000», constate-t-il. La Cour des comptes avait en effet remarqué dans son rapport que «la MJS n'a pu réaliser les objectifs fixés par les plans de développement couvrant la période 2001 à 2007. En 2005, le CA n'a connu qu'une augmentation de 66% et la contribution au FNDS n'a pu dépasser 58 millions de DH». Il est important de souligner que la réponse de l'ancien administrateur ne concernait pas la période citée par le rapport de la Cour des comptes. L'entreprise a connu en effet une nouvelle dynamique après l'introduction du nouveau jeu de pronostics sportifs «Cote/Foot». Ce qui était perçu comme un outil pour démocratiser les jeux d'adresse attire aujourd'hui près d'un million et demi de joueurs par semaine, avec un taux de redistribution des gains de 60%. Du coup, ce sont les ventes de l'autre famille de paris sportifs, Toto/Foot, qui ont accusé le coup de la mise sur le marché de ce nouveau jeu. «Depuis 2002, les ventes des paris sportifs Toto/Foot ont enregistré un trend baissier. Cette régression est due essentiellement au recul des ventes du concours national», note le rapport. Cette observation a été omise dans la réponse de l'ancien administrateur délégué. «Le lancement du produit Cote/Foot, que la société a conçu pour compenser la dégradation des ventes des paris sportifs, a accusé un retard de deux années», ajoute le rapport. Il était donc normal que le Marocaine des Jeux devait procéder à la diversification de ses produits. Une stratégie dont le rapport de la Cour minimise les effets positifs. «Pour rester conforme à son objet social, recommande le rapport, tel que prévu par les statuts, la MJS devrait concevoir des loteries instantanées à caractère sportif et non pas se limiter à des jeux de nombre et de grattage. Elle devrait aussi renforcer le métier de base à savoir les paris sportifs». Fadel Driss n'a pas renié les faits dégagés par les juges de la Cour des comptes. Cependant, la tendance de diversification enregistrée, objecte-t-il, trouve en fait son fondement dans le souci de l'entreprise de diversifier, sans occulter son métier de base, son portefeuille d'activités, et ce dans le respect des axes stratégiques retenus par le Conseil d'Administration. Sans cette diversification, conclut-il sur un ton catégorique, il aurait été impossible de relever les défis qui ont été fixés par la Marocaine des Jeux et des Sports. Toujours sur le volet de la commercialisation des produits, il est important de noter que les gains sont plafonnés dans les jeux de grattage. Malgré cet avantage, une rupture de stock a été constatée pour 3 jeux (Bravo, Banco, Manda). Une rupture qui cadre mal avec l'objectif de diversification et, surtout, de fidélisation des clients. Il faut aussi souligner que le non renforcement du réseau de distribution a été également pointé du doigt par le rapport de la Cour des comptes. «L'objectif contractuel portant sur l'installation de 2.000 terminaux de vente en 2004 ne cesse d'être reporté», constate le rapport. Le nombre des points de vente actuels n'excède pas 1.400 d'après les juges de la Cour des comptes, tandis que l'ancien Administrateur délégué parle de «6.000 terminaux, dont plus des 2/3 ont dû être désinstallés à cause essentiellement de problèmes de paiement». Ce qui veut dire concrètement que la Marocaine des Jeux a besoin d'une refonte importante dans les autorisations qu'elle accorde aux détaillants dont une minorité seulement s'accapare le gros du chiffres d'affaires réalisé par l'entreprise.