Administrateur délégué de La Marocaine des jeux et des sports (MJS), Fadel Drissi expose les points forts de l'entreprise qu'il gère depuis plusieurs années. Pour le moins que l'on puisse dire, l'argent coule à flots. Une véritable machine à sous. ALM : Quelle est la ventilation (recettes et versements) entre les deux composantes essentielles (jeux et sports) de la Marocaine des jeux et sports ? Fadel Drissi : Au terme de l'exercice 2003, les produits d'exploitation de l'entreprise se sont élevés à 279 millions de dirhams TTC, enregistrant une augmentation de 2% après une progression à deux chiffres au cours des deux exercices précédents . Au chapitre des versements au profit du Fond national de développement du sport (FNDS), ceux-ci se sont établis à 54 millions de Dhs en 2002 et près de 54 millions de Dhs en 2003. La logistique de travail, l'imagination marketing et l'innovation technologique, dont vous êtes l'architecte, tout cela semble donner ses fruits. Quelle est votre recette ? La rigueur , l'efficacité , la transparence et la qualité, ont toujours été des préoccupations au cœur des stratégies élaborées par notre institution. D'ailleurs, La Marocaine des jeux et des sports a obtenu une double certification au mois de Septembre, WLA et BS 7799, deux normes qui garantissent la qualité des processus mis en œuvre pour obtenir la satisfaction des clients quant aux produits ou services qui leur sont fournis. De même, une stratégie innovante soutenue par une structure organisationnelle performante ont été mises en place. Cette structure très évolutive a été caractérisée par la mise en œuvre d'un " knowledge management " qui, au-delà de la mobilisation du savoir collectif, signifie aussi, une entreprise doublement citoyenne : Entreprise plus proche des partenaires, plus proche des sportifs et Entreprise transparente et impliquée dans les causes justes. Avez-vous fait face à des cont-raintes spécifiques, morales notamment ? L'entreprise ne fait face à aucune contrainte d'ordre moral. Certes, elle subit, comme toutes les autres entreprises, des contraintes d'ordre professionnel qu'elle essaye de dépasser. Quelle est la position de la MJS face au viol de son monopole sur les jeux versant des bénéfices en numéraire ? Actuellement, le marché des jeux est réglementé. Pour ce qui est de La Marocaine des jeux et des sports, nous ne constatons quasiment pas de dépassement, vu que tous les jeux sont soumis à la réglementation en vigueur et que de ce fait, La Marocaine des jeux et des sports est sollicitée de manière systématique pour donner son avis préalable sur tous les jeux qui se pratiquent parallèlement aux jeux prévus par la législation en vigueur. Par ailleurs, il y a eu un modus vivendi avec l'ensemble des entreprises conseil en communication pour que les campagnes de promotion puissent se faire au respect du monopole. Ailleurs, les jeux participent intensément au financement du sport. Quel est votre regard sur l'utilisation faite des sommes versées au Fonds national de développement du sport ? Ici comme ailleurs, notre entreprise est impliquée à 100% dans le développement du sport national, La Marocaine des jeux et des sports s'impose comme un important contributeur à travers ses versements en faveur du FNDS. Il faut le dire et le souligner, le législateur ici a été à l'avant-garde. Les versements effectués au FNDS sont passés de près de 25 millions de dirhams en 1998 à 54 millions de dirhams en 2002 et ils ont atteint au terme des cinq dernières années un montant de 192.500.000 Dh sans oublier que nous continuons d'œuvrer pour atteindre notre objectif principal qui est de porter notre apport à 100 millions de dirhams à l'horizon 2008. Par ailleurs, notre mission se limite strictement au versement de la totalité de notre produit net au profit du fonds et nous n'avons, de ce fait, aucun regard sur l'utilisation faite des sommes versées. Cela est du ressort du département qui en a la charge. Le projet de privatisation de la MJS pourrai-il être remis à l'ordre du jour ? Dans l'immédiat, le projet de privatisation de la MJS n'est pas à l'ordre du jour et ne le sera pas à notre avis à moyen ou long terme, ne serait-ce que parce qu'à travers le monde entier, l'organisation des jeux relève du monopole de l'Etat en vue d'éviter tout dépassement indésirable.