Tout a commencé au début des années 80 lors du lancement du programme dajustement structurel. Durant cette période, tous les indicateurs étaient au rouge : déficit budgétaire, inflation, déficit du compte courant et de la balance des paiements avec une situation dendettement avoisinant les 90% du PIB. Depuis lannée 2001, le Maroc connaît une réelle confirmation de son effort dajustement, quoique certaines vulnérabilités persistent, notamment dans les domaines relevant de la fonction publique. Le FMI, qui a pour mission de veiller à léquilibre du système financier international, estime que le «Maroc a déployé dimportants efforts en matière de stabilité macroéconomique». Selon Rodrigo de Rato, Directeur général du FMI, limpératif actuel est que notre pays doit engager des réformes pour que cette stabilité puisse être mieux ressentie par les populations, Si, actuellement, le cadre macroéconomique se tient plus ou moins bien par une inflation maîtrisée et une balance des paiements excédentaire, les années à venir risquent dêtre difficiles. À ce niveau, le directeur du FMI a été clair en expliquant que le gouvernement doit se préoccuper actuellement des autres chantiers sociaux, à savoir le dialogue social, laugmentation du SMIG et lassurance maladie obligatoire. Mobiliser les capitaux privés Pour accélérer le rythme de ces réformes, il y a nécessité dune augmentation de linvestissement privé qui reste mitigé. Certes, linvestissement global a évolué de 1,3 point du PIB entre 2002 et 2004, mais il est resté concentré sur le secteur du bâtiment. La mobilisation des capitaux privés demeure une priorité car lenjeu pour les années à venir est de taille. Dans moins de 7 ans, les entreprises marocaines devront être compétitives, dans un contexte économique mondial en proie à une concurrence vivace. En tenant compte du fait quen labsence de barrières douanières les recettes de lEtat devront dépendre de la croissance économique, il y a donc nécessité daccélérer les réformes pour faciliter le développement du secteur privé qui a besoin dun cadre institutionnel et juridique clair afin de pouvoir jouer pleinement son rôle. Il incombe aussi à lEtat de faire profiter lensemble des concitoyens en amplifiant la croissance économique à toutes les régions du pays. Ceci pourra être résolu par une politique régionale attractive daide aux investissements. Le développement de linvestissement privé pourra non seulement résorber le chômage, mais aussi élargir lassiette fiscale, dans le contexte de baisse des recettes douanières. Le challenge pour les années à venir sera, par ailleurs, de convertir lépargne nationale, en hausse constante, en investissement productif. Toutefois, cela ne veut pas dire que lEtat doit démissionner de son rôle dautorité publique. LEtat régulateur Bien au contraire, lEtat devra assumer le rôle de médiateur entre les différents partenaires sociaux dans la mesure où le développement durable tient compte des interactions entre la cohésion sociale et la préservation de lenvironnement. Cette thèse est confortée par une étude réalisée par le FMI, intitulée «Regard sur les secteurs financiers au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». Selon cette étude, «le cadre institutionnel est un moteur essentiel du développement financier». LEtat doit veiller à la stabilisation macroéconomique, notamment par des politiques monétaires prudentes dans le but de maintenir linflation à un niveau modéré et dans un contexte institutionnel propice au développement financier. Par ailleurs, et toujours selon la même étude, il faut intensifier la concurrence, investir dans les ressources humaines, améliorer le cadre institutionnel et le système judiciaire, réduire la bureaucratie et renforcer les droits de propriété. Le véritable enjeu du partenariat privé/public réside dans la mise en place dun dispositif souple et rationnel permettant aux acteurs privés dexercer leur fonction, mais avec une régulation publique qui demeure indispensable.