* L'UE a décidé daccroître son aide au Maroc pour la période 2011-2013. * Les deux parties ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans leur partenariat. Le Maroc et lUE sont des partenaires privilégiés. Ils veulent développer davantage leurs relations à travers loctroi dun statut avancé qui est dun niveau plus élevé que laccord dassociation dont bénéficie la plupart des pays du sud de la Méditerranée. Pour la période 2007 -2010, le Maroc se positionne comme premier bénéficiaire dans la région de fonds européens alloués, avec 654 millions d'euros. Afin daider le programme de développement du Maroc, l'UE a décidé de lui accroître son aide pour la période 2011-2013. LEspagne qui préside lUE a manifesté, par la voie de son chef de gouvernement, son soutien approfondi au Maroc. «Nous voulons une forte et grande alliance, faite d'amitié et de convivialité entre le Maroc et l'Europe des 27», a souligné José Luis Rodriguez Zappatreo. Il a précisé quil «est convaincu des avantages de cette alliance et du fait quils transcendent de loin les intérêts économiques et commerciaux». Zappatero na pas manqué de souligner les résultats et les performances du Maroc, notamment les transformations «profondes» opérées par le Royaume, son développement et sa stabilité économique ainsi que ses équilibres macro-économiques. «Le Maroc est en voie de réussir le pari de la modernisation de son économie et l'ouverture vers l'extérieur. Il a fait de bonnes réalisations dans ses relations avec lUE», a-t-il noté. En effet, les échanges commerciaux entre le Maroc et lUE progressent annuellement à plus de 10% malgré la crise économique qui na eu quun impact limité. Le pays arrive à réaliser une croissance moyenne soutenue aux alentours de 5%. «Le Maroc et l'Union européenne ont exprimé leur volonté de construire un espace économique homogène, intégré et surtout plus solidaire. Le potentiel de développement entre le Maroc et l'UE ouvre des perspectives prometteuses de partenariat entre le Nord et le Sud dans l'objectif de répondre à notre ambition et volonté commune de construire un espace économique le plus homogène et intégré possible, a souligné de son côté Abbas El Fassi. Le Premier ministre qui était accompagné dune importante délégation ministérielle, a évoqué les perspectives davenir prometteuses et les atouts de consolidation dun espace économique intégré entre le Maroc et lUE. Le Sommet couronne une intense période daccélération dans les relations UE-Maroc, initiée par lentrée en vigueur de lAccord dassociation en mars 2000, renforcée par la mise en place du Plan daction, dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage, en juillet 2005, et par ladoption du document conjoint sur le Statut avancé lors du Conseil dAssociation doctobre 2008. «Le Sommet entre le Royaume du Maroc et lUnion européenne constitue un événement sans précédent qui témoigne du caractère pionnier du partenariat entre les deux parties», a affirmé pour sa part José Manuel Barroso. Le président de la Commission européenne a ajouté que «le Maroc, qui partage avec l'Europe la proximité géographique, lhistoire commune et des intérêts communs, est un partenaire stratégique important qui a fait le choix d'un plus grand rapprochement avec l'UE. Le Sommet de Grenade est la concrétisation du renforcement de notre dialogue politique prévu par le Statut avancé accordé au Maroc en 2008. Il est le signe de notre ambition commune d'aller de l'avant et d'approfondir nos relations, notamment dans le domaine économique». Le Statut avancé se focalise sur trois axes importants. Il sagit de lapprofondissement des relations politiques, notamment avec la mise en place d'un Sommet UE-Maroc, et de mécanismes de concertation au niveau ministériel, lintégration au marché intérieur sur la base d'une reprise progressive de l'acquis communautaire et d'une coopération sectorielle, et une prise en compte de la dimension humaine. Le Statut avancé du Maroc avec lUE na pas écarté les autres rapprochements régionaux. Dans la déclaration finale, le Sommet de Grenade a souligné limportance du Maghreb «en tant que cadre de coopération face aux multiples enjeux auxquels sont confrontés ses cinq Etats membres, lUE et le Maroc soulignent leur attachement particulier à l'intégration maghrébine et regrettent les difficultés quelle traverse». Les deux parties conviennent de la nécessité de donner une impulsion à lintégration maghrébine, à travers un dialogue responsable et constructif entre les membres de lUMA. Par ailleurs, lUE et le Maroc se sont engagés à collaborer activement afin daméliorer les structures de mise en uvre de la Stratégie Afrique-UE et de renouveler, le cas échéant, le Plan daction en vue du IIIème Sommet Afrique-UE qui se tiendra durant le second semestre 2010. Le sujet de limmigration a été fortement présent lors de cet évènement. Les deux parties militent pour lutter contre limmigration clandestine et promouvoir limmigration régulière. Il sagit aussi doptimiser la contribution des migrants au développement et le traitement des causes profondes de la migration. LUE a par ailleurs salué les avancées du Maroc réalisées en matière de droits de lHomme et de la protection de lenvironnement ; elle a cependant appelé à plus defforts pour que le Royaume puisse atteindre les normes européennes. * Agenda du futur : Les domaines privilégiés de coopération LUE et le Maroc ont défini certains domaines privilégiés de coopération à lavenir. Il sagit de la création dune Commission parlementaire mixte qui jouera un rôle important dans le développement des relations futures entre les Parlements des deux parties. Le Royaume pourrait participer également aux programmes de développement initiés par lUE. Le cadre de coopération entre les deux parties englobe aussi le volet technique et financier. L'accompagnement du Maroc sera augmenté de manière substantielle entre 2011 et 2013. Au cours de cette période, une réflexion conjointe sera engagée en vue de franchir, à partir de 2013, une nouvelle étape pour laccès aux moyens financiers communautaires adéquats pour accompagner le Maroc dans une logique de politique régionale et de cohésion de lUE et dadoption de nouvelles procédures de mise en ?uvre. Sur le plan commercial, Bruxelles et Rabat se sont engagés à conclure un accord avant la fin de 2010. Des progrès substantiels dans les négociations sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement seront nécessaires afin de pouvoir engager des négociations sur un accord de libre échange approfondi (ALEA) qui contribuera à l'intégration progressive de leurs marchés. LUE veut accompagner le Maroc dans son méga-projet de développement énergétique et de lénergie renouvelable. Les deux parties veulent poursuivre leur coopération pour améliorer notamment les connections avec les réseaux transeuropéens de transport et d'énergie.