* Attijari Capital Markets prévient quant à la dégradation des ratios dendettement de plusieurs Etats. * Les plans de relance pourraient être à lorigine dune prochaine crise mondiale. Lannée 2010 sera-t-elle celle de la sortie de crise ? La question interpelle bon nombre dobservateurs depuis un moment. Si les chefs dEtat ne cachent pas leur optimisme quant au sort de léconomie mondiale au-delà de lannée en cours, plusieurs experts affirment que la vigilance est plus que jamais de mise et que «le pire nest pas forcément derrière nous ». Cest en tout cas ce qua affirmé, il y a quelques semaines, Jean-Marie Messier sur nos colonnes (www.financesnews.ma) et, plus récemment, Attijari Capital Markets dont les analsytes viennent de finaliser une étude sur lendettement public. «Alors que la machine économique mondiale sort progressivement de son long marasme, les événements récents concernant la dette de certains pays comme la Grèce, et celle de certaines entreprises publiques au Emirats Arabes Unis ont fragilisé loptimisme des marchés», peut-on lire sur cette note danalyse. En effet, si les énormes plans de soutien adoptés par les gouvernements du monde entier ont permis datténuer significativement limpact de la crise sur leurs économies, il nen demeure pas moins que les injections massives de liquidité ont fortement surchargé les stocks de dettes des pays concernés. Il faudra donc plusieurs années pour éponger les récents excès et faire revenir les ratios dendettement à des niveaux acceptables. «Ces politiques de soutien pourraient donner lieu à des difficultés de financement pour les Etats et lendettement public pourrait être à lorigine de la prochaine crise internationale», prévient-on chez Attijari Capital Markets. Le cas de lémirat de Dubaï va dans le même sens. Avec une enveloppe de secours de 10 Mds de dollars octroyés par son voisin Abu Dhabi, on peut dire que Dubaï a retardé sa faillite. Car, ce montant va lui permettre de rembourser les intérêts et les opérations de fonctionnement de Dubaï World jusquà fin avril prochain. Cependant, «même si cette décision a rassuré les marchés, elle traduit néanmoins une mauvaise communication de la part du gouvernement des UAE mais surtout une hausse du risque de défaut de certains pays émergents», ajoute la même source. Et cette hausse du risque est aussi un fléau dont souffre désormais la Grèce. La note souveraine du pays sest en effet sensiblement dégradée en raison dune explosion de son taux dendettement qui atteint aujourdhui plus de 123% du PIB. Dès lors, les marchés financiers européens réagissaient, avec notamment une baisse significative constatée sur les maturités longues. «Les taux à 10 ans allemands ont quasiment été divisés par deux passant de 5,6% à 3,2% sous leffet engendré par le mouvement «Flight to quality» des investisseurs», ajoutent les analystes de la filiale dAttijariwafa bank. Ce dérapage de lendettement public que connaissent certains pays de la zone Euro creuse davantage le fossé entre les pays vertueux et ceux qui le sont moins au sein de lUnion européenne. Au final, les menaces sur la convergence entre les pays membres et la cohésion au sein de lUnion seront plus grandes, et le risque de voir lEuro plonger deviendra de plus en plus probable. Une attention sur lendettement public simpose donc. Même s«il ny a pas encore lieu de parler proprement dune crise de la dette, le risque existe réellement et pourrait se matérialiser durant la prochaine décennie si les politiques publiques ne se resserrent pas», déduit-on chez Attijari Intermédiation.