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Abbas El Fassi : Deux années de controverse et d’impopularité !
Publié dans Finances news le 03 - 12 - 2009

* Le locataire de la Primature vient de boucler ses deux ans à la tête du gouvernement marocain.
* Il brille par son absence dans les grands dossiers qui concernent le développement économique du Royaume.
* Au final, il reste aussi impopulaire, sinon plus, que lors de sa nomination un certain octobre 2007.
Le Maroc a-t-il un Premier ministre ? La question peut sembler saugrenue. Mais elle interpelle. Elle peut tout autant choquer. Se demander si le Maroc a effectivement un Premier ministre pourrait amener, en effet, à faire croire à une remise en cause de la légitimité de Abbas El Fassi. Oh que non ! Loin de nous cette idée. Il est bien légitime…puisqu’il est issu des urnes.
Si nous posons cette interrogation, ce n’est non pas pour faire le procès de l’homme, mais plutôt pour porter un regard sur ses actions depuis qu’il est l’heureux locataire de la Primature, un certain octobre 2007.
Pour ceux qui peuvent encore s’en souvenir, nous étions les premiers à monter au créneau pour défendre Abbas El Fassi, précisément dans le Hors-Série de Finances News Hebdo daté de janvier 2008.
Pourquoi ? Simplement parce que, de mémoire d’homme, jamais un Premier ministre n’avait été aussi controversé au Maroc. A peine nommé, et avant même qu’il n’ait eu à exercer officiellement ses nouvelles fonctions, il fut l’objet de critiques acerbes; les observateurs, la presse indépendante et les leaders d’opinion rappelant au passage la rocambolesque affaire Annajat.
C’est que le Premier ministre n’avait bénéficié ne serait-ce que d’un délai de grâce, comme cela se fait dans toutes les démocraties, pour être jugé sur ses actions et non pour ce qu’il est. Même si sa nomination avait suivi la logique démocratique, il n’avait pas eu droit, comme cela est de coutume, aux fameux 100 jours pour être évalué.
Nous soutenions alors qu’avec d’emblée une légitimité sujette à caution, Abbas El Fassi devait donc convoquer sa part de sagesse et faire preuve de lucidité politique pour mettre à son avantage toutes ces diatribes dont il était la cible. Il avait, pour ainsi dire, le devoir de prendre acte de ce préjugé défavorable pour démontrer à ses détracteurs qu’il était à la hauteur de ses nouvelles responsabilités. Histoire, simplement, de terminer sa législature avec les honneurs.
El Fassi, deux ans après…
Deux ans après, l’opinion des observateurs avertis a-t-elle changé ? A l’évidence non. Bien au contraire. Il ne se passe pas un jour sans que le Premier ministre ne subisse une véritable volée de bois vert. Son tort : être davantage un figurant qu’un leader dans un gouvernement qu’il est censé diriger. Il est peut-être dur de l’avouer, mais El Fassi brille bien souvent par son absence dans les grands dossiers qui sous-tendent les voies d’un Maroc moderne tracées par le Souverain.
Après deux ans, il se cherche encore. Pire encore, il cherche un leadership et une crédibilité qu’il n’arrive même pas à obtenir au sein de la majorité gouvernementale.
Il n’est dès lors pas faux de soutenir que son incapacité à créer le consensus autour de lui est à l’image de son impopularité actuelle. Pour d’aucuns d’ailleurs, «sa discrétion relative par rapport à plusieurs grands dossiers débattus actuellement tient au fait qu’il est dépassé et a une piètre maîtrise des enjeux de développement auquel le Royaume est confronté».
L’avis de cet autre observateur va dans le même sens. Selon lui, «nous avons l’impression d’avoir deux gouvernements : un gouvernement de techniciens qui semblent totalement indépendants de la Primature et reçoivent leurs directives du Palais (Affaires étrangères, Transport, Habitat, Tourisme…), et un gouvernement politique géré par le Premier ministre». «Abbas El Fassi joue l’équilibre des couleurs politiques, mais est complètement hors-jeu dans les dossiers qui concernent le développement économique du pays», conclut-il.
En tout cas, il est bien difficile, depuis 2007, de le créditer d’un acquis saillant, voire d’un dossier qu’il a mené à bout de bras du début jusqu’à son aboutissement.
Comparaison n’est pas raison, mais sous ce rapport, Driss Jettou a été mieux loti. Même s’il a fait l’objet de critiques dès la formation de son gouvernement, il a su, par la suite, être l’homme du consensus. Celui qui a pu fédérer autour de lui des courants d’opinion pluriels, avec notamment une équipe dirigeante à coloration politique hybride. Celui qui a pu mener à leur terme maints dossiers (Code du travail, assurance maladie obligatoire, privatisation de la Régie des Tabacs, adoption à la volée de la loi antiterroriste (sic !)…). Surtout, celui qui a pu, de façon très diplomatique, amadouer les syndicats. Jettou n’était pas un génie de la politique, si tant est qu’on pouvait le qualifier ainsi. Il avait un seul atout : le sens de la communication et du dialogue. Que son successeur n’a visiblement pas. L’on ne s’étonne d’ailleurs guère que certains regrettent encore le départ de ce technocrate madré.
Et dans trois ans ?
Dans trois ans, Abbas El Fassi terminera sa législature. La tête haute ? Son quinquennat sera-t-il de ceux qu’il serait difficile d’enterrer dans la trappe de l’histoire politique du Maroc ? C’est à voir.
A l’évidence, au regard de la trajectoire qui est la sienne actuellement, il risque, s’il n’y prend garde, de tirer sa révérence sans les honneurs. Car, au crépuscule de sa vie politique, El Fassi tend de plus en plus à être un homme affaibli, cruellement seul, désavoué par certains de ses pairs et dont la crédibilité est mise à rude épreuve. Il est, d’ailleurs, à l’image de nombre de chefs de partis qui s’agrippent désespérément à leur fauteuil de leader et qui tentent de retrouver une aura perdue depuis bien longtemps. Parce qu’ils ont sournoisement sacrifié leur conviction politique sur l’autel de l’arithmétique politicienne, laquelle a eu raison de leur jugement et de leur lucidité politiques.
Il ne faudrait donc nullement être surpris de voir Abbas El Fassi, comme bien d’autres, se retirer de la vie politique sans tambour ni trompette. Dans un triste anonymat.


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