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Bagarre de poissonniers autour d'une sieste
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 10 - 2003

Le ministre des pêches maritimes a décidé de prolonger de deux mois le repos biologique dans la pêcherie du poulpe en atlantique sud. Les professionnels dénoncent une mesure inopportune qui réduit leur activité de manière drastique. La dégradation des stocks du poulpe est directement liée à la surexploitation à laquelle ils sont soumis. Certains armateurs et non des moindres se sont d'ores et déjà désengagés de la filière hauturière en cédant leur flotte de pêche.
Le poisson à la sauce ghafessienne n'a pas la pêche. Au moment où le secteur a besoin d'une autre politique à même de le sortir de la crise, le ministre RNI de tutelle Taïeb Rhafès n'a trouvé rien de mieux que de prolonger de deux mois le repos biologique dans la pêcherie céphalopodière en Atlantique sud. Dans un communiqué rendu public le 24 octobre, les services du ministre justifient cette mesure par “une dégradation proche de l'effondrement“ du poulpe imputée à “l'évolution des conditions hydro-climatiques“ et à “la surexploitation à laquelle la ressource a été soumise“.
Les professionnels, eux, ne l'entendent pas de cette oreille, qui ont vertement critiqué une mesure ne faisant que limiter davantage leur activité qui passe ainsi à 5 mois par an. Ce qui est de nature à fragiliser la rentabilité de leurs entreprises et à compromettre le développement du secteur. Pour certains, la baisse drastique du poulpe qui est du reste un fait réel s'explique entre autres par la multiplication des poissons prédateurs qui mangent cette ressource halieutique très prisée. Pour d'autres, ce phénomène trouve son origine dans la perturbation de l'écosystème marin en général. Pour d'autres encore, la raréfaction du poulpe, un produit qui s'exporte bien, est directement liée à la surexploitation à laquelle il a été soumis. La situation est telle que certains armateurs et non des moindres se sont désengagés d'ores et déjà de la filière en cédant leur flotte de pêche soit à des groupes nationaux soit à des sociétés espagnoles. C'est le cas du groupe Chaâbi qui a vendu sept bateaux à l'ONA. Le poulpe aux œufs d'or a-t-il été tué ?
Une chose est sûre : le secteur de la pêche au Maroc a longtemps souffert d'une absence de politique rigoureuse en matière de gestion des richesses halieutiques. Ce qui a laissé la porte grande ouverte aux opportunismes et à l'improvisation. Le bilan des deux derniers ministres du gouvernement d'alternance qui se sont succédé à la tête de ce département, Thami Khiyari et Saïd Chbaâtou, est sujet à caution aux yeux de nombre de professionnels. Chacun a imprégné le secteur de sa propre vision nourrie souvent de calculs politiciens ou obéissant aux jeux intéressés des lobbies. Pour l'un, la pêche était un théâtre où s'exprimait la lutte des classes, tandis que l'autre la considérait comme un créneau trusté par une camarilla de rentiers. En vérité, la pêche a rarement été perçue comme un secteur économique à part entière. L'administration n'est pas la seule responsable des errements du secteur. Il faut reconnaître aussi que la profession a contribué par son absence de communication et par les déchirements de ses membres à donner une image plus ou moins opaque de son activité.
La nomination d'un Taïeb Rhafès, un homme qui ignore complètement les réalités du secteur, à la tête de ce département stratégique n'était pas de nature à changer la donne. Bien au contraire. La crise ne fait que s'aggraver. Personnage haut en couleurs qui ne laisse pas indifférent ses interlocuteurs aussi bien marocains qu'étrangers, M. Rhafès a opté dès la prise de ses nouvelles fonctions pour une autre méthode. Zéro initiative. Ne rien faire pour limiter les dégâts du fait de sa méconnaissance du dossier. Le contrat-programme du secteur qui devait être bouclé le 31 mars dernier n'a pas encore vu le jour. Compte tenu des vrais problèmes du secteur, la décision de M. Rhafès de proroger le repos biologique dans le créneau poulpier a l'allure dans le cas précis d'une solution de facilité destinée à ne pas avoir à les affronter. C'est facile d'arrêter ou réduire une activité. Mais pour la stimuler en l'optimisant, il faut prendre le parti de l'audace et de l'imagination en élaborant une stratégie plus complexe avec des objectifs clairs. Or, lorsque l'on sait que le ministre ne se réunit même pas avec les professionnels…
Et puis, Monsieur le ministre est rarement au Maroc. Il fait du tourisme. Le plus clair de son temps, il le passe à voyager au-delà des frontières où il est comme un poisson dans l'eau. Depuis qu'il est au gouvernement, il a été au Vietnam, au Chili, en Allemagne et en Islande… Ces voyages prétendument de travail ont ceci de particulier qu'ils concernent des pays qui n'ont pas de relation de pêche avec le Royaume. “ Taïeb Rhafès saute sur toutes les occasions de séjour à l'étranger, confie un armateur. Il s'arrange même pour susciter des invitations afin de prendre le large“. En un mot, M. Rhafès masque son déphasage sous la grève de zèle et sous les escapades à l'extérieur.
Les opérateurs du secteur sont entre exaspération et déception. Ils ne comprennent pas pourquoi un département aussi important n'a pas été confié à un expert qui maîtrise les affaires de la pêche maritime. En outre, ils en tiennent rigueur au Premier ministre Driss Jettou en raison de son silence sur les problèmes de la filière. L'avenir de la pêche n'intéresse-t-il donc pas le chef du gouvernement? “ M. Jettou parle de l'habitat et du tourisme mais jamais de la pêche et ne discute pas avec les professionnels“, fait remarquer un opérateur en colère. Il ajoute : “l'investissement dans le secteur est en panne alors même que la commission centrale des investissements dépendant de la primature croule sous les demandes d'investissement dans les nouvelles pêcheries“.
Quant à Taïeb Rhafès, il est actuellement injoignable. Il se prépare à briguer la présidence de la région de l'Oriental. Tout à sa perspicacité d'homme unique, il ne serait pas loin de considérer que l'arrêt biologique de deux mois supplémentaires dans le poulpe, ce n'est pas la mer à boire.


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