Le maintien du statu quo en matière d'accords de pêche favorise la mise en place d'une véritable stratégie de préservation des ressources nationales. Le dernier rebond dans les relations hispano-marocaines, touchant directement au secteur des pêches maritimes, est le report de la réunion devant se tenir à Tanger entre les représentants des deux pays. Depuis la non-reconduction des accords de pêche les rapports entre les deux parties se sont dégradés. Le Maroc maintient sa position, les négociations stériles n'encouragent pas d'autres pourparlers. De plus, selon le ministère des Pêches maritimes, l'Union Européenne reste réfractaire à l'amélioration de la situation. La décision de M. Chbaâtou de prolonger l'arrêt biologique renforce la politique intransigeante du gouvernement concernant la non-reconduction des accords de pêche. La préservation des ressources halieutiques justifie le maintien du repos biologique. Le discours officiel motivant cette mesure en cours depuis le mois de mai de cette année se fonde essentiellement sur la préservation des ressources halieutiques et la continuité des activités inhérentes à cette pêcherie. L'équation est simple pour le ministre. Si durant ce mois, la pêche avait été autorisée, la majorité des captures auraient été juvéniles. Les événements passés l'attestent. Effectivement, au cours des années précédentes, certains opérateurs étrangers, ne remplissaient leurs cales qu'avec des captures adultes et de grandes tailles. Ce choix portant sur des produits adultes s'explique par l'importance du profit. Ainsi, ils investissent au maximum le marché, et par conséquent font chuter les prix. Les premiers touchés par cette spéculation étaient les petits pêcheurs de Dakhla. Aussi, lorsque le quota avait été fixé à 56 000 tonnes, le prix du poulpe tournera autour de 6 000 $. Par ailleurs, le ministère en fixant le prix minimal des prises combat les ententes avec des acheteurs étrangers, réalisées au détriment aux petits pêcheurs. La semaine dernière, le ministère de tutelle a rencontré les professionnels du secteur afin de dresser en commun une évaluation du plan d'aménagement de la pêcherie céphalopodière. Les regards ont surtout porté sur l'appréciation des objectifs de production, d'exportation et des prix. La tension sembler chuter au sein du secteur.