L'existence en nombre significatif de fonctionnaires dits «fantômes» au sein de la Chambre des conseillers «a engendré un climat délétère au sein du personnel administratif de cette institution», a appris Barlamane.com de sources concordantes. Cette situation, perçue comme «une discrimination manifeste», suscite «l'incompréhension» dans les allées de la Chambre haute. Des conseillers privilégiés perçoivent leurs salaires sans s'acquitter des obligations inhérentes à leur fonction, au détriment d'une majorité de collègues qui, quant à eux, se conforment scrupuleusement aux horaires et aux exigences nécessaires au bon fonctionnement de la Chambre. Parmi ces fonctionnaires recensés, certains noms se distinguent par la flagrante irrégularité de leur statut. C'est le cas de Siham Abchir, recrutée sans concours en qualité d'experte. Ayant rejoint son époux égyptien au Canada pour des raisons familiales, notamment pour y accoucher, cette dernière a bénéficié, pendant trois ans, de son salaire intégral (26 000 MAD), assorti d'une prime trimestrielle de 56 000 MAD, et ce, sans aucune suspension de rémunération. Son retour au Maroc ne l'a pas poussée à réintégrer son poste de façon régulière, puisqu'elle n'apparaît à son bureau qu'une fois par semaine, précisent les interlocuteurs de Barlamane.com. D'autres fonctionnaires bénéficient également d'un traitement de faveur. Ainsi, l'ancienne parlementaire Samia El Kacimi du groupe RNI, perçoit toujours son salaire en qualité d'attachée administrative sans avoir jamais pris ses fonctions. Mohamed El Kabch, pour sa part, bien qu'occupant le poste de chef de service (RNI), n'assure sa présence que deux jours par semaine, les lundis et les mardis, en totale contradiction avec ses obligations contractuelles. On peut également citer Mohamed Zeghdani et Ali Tira (groupe RNI), tous deux fonctionnaires au grade de conseiller, sans s'acquitter de leurs tâches. D'autres cas retiennent l'attention, notamment celui de Lahcen Khalil, directeur du groupe du Parti authenticité et modernité, et Naima Mansouri, secrétaire au sein du groupe du Rassemblement national des indépendants, tous deux accusés de profiter de leur position sans respecter les exigences de leur charge. Il convient également de mentionner l'épouse de Nabil Tabit, directeur des ressources humaines et financières de la Chambre des conseillers, ainsi que Karim Hritan, haut fonctionnaire et secrétaire général d'un parti politique, tous deux répertoriés parmi les bénéficiaires de ce système qualifié d'« inique ». Par ailleurs, Noureddine Abou Abdellah et Sahra Mohamed Zguida, chef de la division des relations extérieures au Parlement, ainsi que Mohamed Cherkaoui, fonctionnaires depuis 2020 au sein de la direction des relations extérieures, figurent également parmi les individus cités dans cette affaire. Ce phénomène récurrent de fonctionnaires absents, mais rémunérés, souvent évoqué par Barlamane.com, mine l'efficacité de l'institution parlementaire et ternit l'image de la Chambre des conseillers, appelant à une refonte des pratiques de gestion administrative et une révision stricte des conditions de travail. À bon entendeur (Anaam Mayara, président de ladite chambre), salut !