* 10 mois après sa mise en place, le Conseil de la concurrence souhaite des amendements de la loi 06-99 pour sortir du cadre strict de la consultation. * A ce jour, aucune association de défense des intérêts des consommateurs nest apte à saisir le Conseil. * Les agences publiques de régulation sectorielle présentent, quant à elles, des contradictions entre leurs textes de base et les missions du Conseil. Le Conseil de la concurrence continue sur sa stratégie douverture envers les opérateurs. A. Benameur, président du Conseil, a insisté durant son intervention «didactique» sur «la mission de sensibilisation qui est au cur du travail du Conseil. Sans quoi les sanctions nauront pas les effets souhaités». 10 mois après sa mise en place, A. Benameur pense que la loi 06-99 relative à la liberté des prix et de la concurrence, commence à être dépassée. «Objectivement, la loi 06-99 na pas été appliquée pour plusieurs raisons, constate-t-il, bien quelle existe depuis une décennie». Le président du Conseil a souhaité, en évoquant cette question dassise juridique, que des remodelages devront être apportés à cette loi qui constitue le texte de base définissant les attributions du Conseil. Ne voulant surtout pas se cantonner dans le rôle dun simple consultant, le Conseil veut sortir de son inertie «en ayant le droit à lauto-saisine, souligne A. Benameur, et de bénéficier dune plus grande autonomie vis-à-vis de lAdministration et dattributions décisionnelles à côté de celles consultatives». A retenir que la formule de représentation choisie na réservé que 3 places, parmi les 12 membres, à des personnes indépendantes, avec 6 représentants de lAdministration et 3 des Fédérations des Chambres professionnelles. «Lindépendance du Conseil vis-à-vis de lAdministration et des intérêts économiques demeure essentielle», a souligné A. Benameur, qui a mis en garde contre «lencombrement volontaire du Conseil par des demandes davis irrecevables de ceux qui veulent que linstitution ne remplisse pas son rôle». Cette allusion est notamment faite aux multiples demandes reçues des professionnels et qui nentrent pas dans le champ de compétence du Conseil, mais sont du ressort des juridictions commerciales. Jusquau mois de novembre 2009, près de 60% des demandes davis reçues par le Conseil ont été déclarées irrecevables. «Les demandes émanant des professionnels doivent lêtre des associations professionnelles de leurs secteurs», a expliqué A. Benameur, une manière de pouvoir traiter les problèmes de fond qui intéressent la grande majorité dune profession. 4 demandes ont été, pour leur part, déclarées recevables et «cest aux parties intéressées de tirer les conclussions qui simposent des décisions du Conseil», a rappelé le président du Conseil qui a consacré une grande partie de son intervention à la comparaison avec dautres pays, comme la Tunisie, la France ou lAllemagne. «Notre objectif est dêtre à lécoute des expériences étrangères, a noté Abdelali Benameur, afin de parfaire laction du Conseil».