* Valeur aujourdhui, lAmérique a la mainmise sur le commerce électronique via sa réglementation. * Au Maroc, le chiffre daffaires généré via le Net en 2008 est de lordre de 35 MDH. Le panier moyen tous secteurs confondus dachat en ligne au Maroc est de 1.500 DH. * Le développement du e-commerce a augmenté la panique dans les milieux daffaires à cause de la fraude bancaire en ligne, laquelle prend de lampleur. A linitiative de SIST, la branche marocaine de luniversité anglaise «University of Sunderland», et la société Educasphere, Marrakech a accueilli le week-end dernier une conférence internationale sur le e-commerce et les applications de paiement en ligne. De lavis des organisateurs, cette messe technologique intervient dans un contexte où le Royaume enregistre lémergence du commerce électronique. Cette conférence se propose dêtre ainsi une occasion de partage dexpériences au niveau international et de faire le point sur létat davancement de le-commerce au Maroc. La conférence a été marquée par la participation de plusieurs professionnels et académiciens de plusieurs universités avides de faire découvrir les nouvelles tendances pour les différents aspects du commerce électronique. Celui-ci offre de nombreuses potentialités doù limpérieuse nécessité dune meilleure concertation entre les différentes parties prenantes, y compris le gouvernement qui est appelé à jouer un rôle important dans ce domaine, et essentiellement, en matière de réglementation. Idem pour les entreprises qui sont appelées à être innovantes en la matière. Le commerce électronique permet une réduction des coûts à cause de la limitation du nombre dintermédiaires et offre ainsi plus defficacité. Dans un pays comme lAmérique, la valeur créée par le commerce électronique est de 250 Mds de dollars annuellement. Dans dautres continents comme lEurope ou lAsie, le e-commerce nest pas très développé pour des raisons liées à la réglementation. Mais cela nempêche quau cours des cinq dernières années, le nombre dentreprises utilisant le commerce électronique a augmenté. 50% des entreprises au sein de lUnion européenne font du commerce électronique interne et 20% font du commerce transfrontalier. Il sagit généralement de grandes entreprises parce que les PME-PMI restent encore réticentes à adopter le commerce électronique. Daprès G. Pariente, professeur universitaire « la réticence des PME à se lancer dans le e-commerce sexplique essentiellement par des barrières non tarifaires croissantes telles que les coûts importants que génère la publicité en dehors de lUnion européenne ». Autre entrave au commerce électronique, le manque de confiance des clients vis-à-vis des fournisseurs extérieurs à cause de la sécurité des paiements et de la qualité des produits. Les conférenciers ont également pointé du doigt la réglementation américaine qui constitue une entrave pour le reste du monde. Les entreprises européennes devraient ainsi quantifier le coût en conformité avec la réglementation américaine. Ce qui constitue en soi une aberration. Une chose est cependant sûre : les technologies de linformation accompagnent de plus en plus la croissance de lentreprise (réduction des coûts, automatisation des processus, réduction des délais ) et doivent par ailleurs sintégrer aux pratiques de management. Les entreprises sont de plus en plus appelées à solliciter des collaborateurs dotés dune bonne maîtrise des domaines de la gestion ( gestion de projets, ressources humaines, marketing, innovation, finance ) couplés à des connaissances approfondies des méthodes et des outils informatiques. Il devient donc indispensable désormais de développer linfrastructure afin que tout le monde puisse accéder aux bandes passantes et au numérique. Comme aux USA, lors du colloque, les intervenants ont été unanimes : la productivité sest accrue via le commerce électronique. Ils sont conscients que les technologies de linformation facilitent linnovation et la communication entre entrepreneurs. Mais elles posent des défis aux décideurs politiques qui sont appelés à mieux comprendre le processus dintégration du commerce transfrontalier, et à aider les petites et moyennes entreprises à mieux profiter des réseaux. Maroc : quel état des lieux ? Dans un pays comme le Maroc, le e-commerce offre de nombreuses opportunités parce quil permet une accélération du volume des transactions via le Net, et donc une augmentation des marges bénéficiaires des entreprises. Au Maroc, il existe 9 millions dinternautes, 840.000 abonnés, dont 50% en 3G et le marché est entièrement libéralisé (IAM, Méditel et Wana). Les acteurs du e-commerce au Maroc sont les suivants : Maroc Telecommerce : investisseurs + (BCP, BMCI, CDM, SGMB) et le Centre monétique interbancaire. Les cartes bancaires autorisées sont les cartes internationales, les cartes Visa,Mastercard/cmi émises par les banques suivantes :toutes les banques populaires, Attijariwafa bank, Crédit du Maroc, Société Générale, Poste Maroc, CIH, CAM, BMCI ( toutes sauf Visa Electron à la demande), BMCE (toutes sauf visa Electron). Le chiffre daffaires généré via le Net en 2008 est de lordre de 35 MDH. Le panier moyen (tous secteurs confondus) dachat en ligne au Maroc est de 1.500 DH. Trois projets structurants ont eu lieu en 2009. On peut citer Lydec, IAM et la TGR. Daprès R. Jankari, journaliste spécialisé dans les TIC, le renforcement du cadre juridique sous la Loi 09-08 sur la protection des données nominatives est dun grand intérêt pour le développement du e-commerce. Pour 2010, les perspectives sont intéressantes : on prévoit 100 sites marchands contre 50 actuellement. On table également sur un chiffre daffaires prévisionnel de 80 MDH (7,1 millions deuros) contre 35 MDH (3,1 millions euros). Les principales tendances du e-commerce sont le paiement des factures, le e-tourisme et ladministration en ligne. Les chiffres dévoilés ci-dessus montrent que le Maroc a encore beaucoup de chemin à parcourir. Lentreprise est appelée à développer sa stratégie à léchelle mondiale. Les industries qui faisaient des affaires dans les années 90 ne réussissent plus autant et cest ce qui explique en partie le déficit de la balance commerciale. Reste que lutilisation des technologies de linformation nest pas exempte de risques. Cest ce qui a augmenté la méfiance dans les milieux daffaires à cause de la fraude bancaire en ligne, laquelle se propage de plus en plus.