* La procédure globale de la gestion des dossiers na pas radicalement changé, ce qui a causé les mêmes problèmes dencombrement et dinefficacité constatés pour la justice ordinaire. Instaurée depuis 2004, la justice commerciale na pu, durant ce laps de temps, élaborer une jurisprudence apte à garantir des issues pour les litiges opposant les acteurs commerciaux. Sans citer les textes de base de la justice commerciale au Maroc, la plupart des lois nouvelles mises en place depuis la création des tribunaux de commerce ont encore du mal à sancrer dans les pratiques commerciales. La mise en place, en 2008, dun système darbitrage et de médiation a été perçue, à certains égards, comme un aveu déchec de la nouvelle réglementation commerciale ainsi que des instances chargées de trouver des solutions équitables aux litiges qui leur sont soumis. Il faut dire aussi que la procédure globale de gestion des dossiers na pas radicalement changé. Le même constat sest fait durant ces 5 dernières années concernant le nombre croissant des affaires portées devant les tribunaux de commerce. Surtout pour les affaires en référé et la procédure de mise en demeure. Les professionnels et les praticiens du droit commercial ont pu relever que le juge commercial était encombré au même titre que le juge ordinaire. La procédure instituée à cet effet na pas réussi pour autant à créer une autre méthode de gestion des litiges. Lexemple des cas de récupération des créances bancaires en souffrance montre que la procédure est restée à peu près la même. Avec les mêmes difficultés rencontrées par le passé par les banques dans le cas de la justice ordinaire. Cest pour dire que la procédure globale de gestion des litiges commerciaux a connu, certes, un revirement au niveau législatif, mais sans pour autant influer sur lissue du procès. Après le dépôt des requêtes et louverture des dossiers au niveau du secrétariat du greffe, cest à peu près le même délai quen justice ordinaire sinon plus, que les justiciables doivent attendre. Il faut ajouter quaprès lédition des convocations daudience, les décisions de report sont fréquentes. Les jugements préliminaires issus denquêtes ou dexpertises indiquent généralement que le dossier en litige a dépassé la phase dexamen par les magistrats. Des problèmes subsistent par contre quant au suivi dexécution des jugements qui précèdent la phase des demandes de recours. Il faut mentionner aussi que linstauration de la médiation commerciale et de larbitrage a été perçue comme un aveu déchec pour la justice commerciale au Maroc. Un jugement qui semble être trop fort et, surtout, favorisant un mode de résolution des litiges qui demande une forte disposition et un engagement volontariste des justiciables. Toujours est-il que la réforme du secteur de la Justice, dont le coup denvoi a été donné par le Souverain, va certainement toucher le volet commercial. Surtout pour les PME désireuses de voir un juge commercial qui favorise dabord lesprit des textes à lapplication scrupuleuse des lois.