* La réforme du rendement de la Justice au Maroc se poursuit avec lapprobation dun projet de décret portant organisation de la profession dhuissier de Justice. * Le texte, pris en application de la loi 81-03, aura certainement un impact sur le rendement de la jurisprudence commerciale. La nouvelle stratégie annoncée par le ministre de la Justice, Abdelwahed Radi, continue de produire ses effets sur les décrets dorganisation de ce segment crucial de la stimulation des investissements. Souvent, les plus proches des questions du règlement des litiges commerciaux au Maroc ont relevé que les principales difficultés identifiées résident essentiellement dans certaines incohérences et lenteurs dans la prononciation des sentences. Au même titre quun manque de diffusion de la jurisprudence commerciale. Ce qui maintient lénorme hiatus qui sépare les décisions rendues par les juges marocains et la réalité de la gestion des entreprises au Maroc. Il faut dire que la réforme entamée depuis plus de 4 ans sest poursuivie durant ce mois de Ramadan avec lapprobation, en Conseil de gouvernement, dun nouveau décret portant organisation de la profession dhuissier de Justice. Une fonction qui, apparemment, passe inaperçue mais qui demeure décisive pour la réforme en profondeur de la procédure poursuivie devant les tribunaux marocains. Il faut aussi souligner que lapparition de larbitrage, en tant que mode alternatif de règlement des litiges, a poussé le législateur à redoubler deffort pour améliorer le fonctionnement de la procédure. Depuis louverture des dossiers, en recevant les requêtes des justiciables au niveau de la caisse du tribunal, la désignation du juge, la détermination des dates pour la tenue des audiences Car, cest laspect procédural qui semble souvent bloquer limportante refonte des textes qui sest produite et qui fait quil est désormais très difficile détablir une grande différence entre le droit commercial marocain et celui français. Ceci pour dire que la réforme de la procédure est une étape fondamentale pour lever toutes les difficultés qui se dressent devant les justiciables pour avoir droit à un procès équitable. Le code de procédure civile, qui est toujours régi par le dahir de 1974, impose encore que le tribunal de commerce soit saisi par requête écrite et signée par un avocat. La procédure écrite a été souvent désignée comme la principale cause dencombrement des juges marocains et qui laisse peu de place aux parties pour sexprimer devant laudience. Laccentuation de la procédure écrite a placé les huissiers, ainsi que les agents du greffe, au centre de la procédure. Les convocations quils sont appelés à transmettre aux parties en litige se font par lettre recommandée avec demande daccusé de réception. Le président du tribunal de commerce a toujours la possibilité dordonner en référé toutes les mesures qui ne font lobjet daucune contestation sérieuse. Le législateur lui permet aussi, dans ce cas, dordonner des mesures conservatoires pour pouvoir prévenir un dommage imminent. Il faut souligner que le délai dappel a été maintenu à 15 jours à dater de la notification. Un délai qui est largement au dessous des 30 jours prévus pour les jugements rendus par les tribunaux de première instance. La loi 53-95 instituant les juridictions commerciales a laissé une grande place à la médiation et à larbitrage commercial comme modes alternatifs de règlement des litiges. Ce qui permet à ces juridictions de se «spécialiser» en quelque sorte dans des affaires bien précises.