Lors d'une sortie médiatique qui a suscité une vive controverse, Walid Regragui, sélectionneur de l'équipe nationale marocaine, a de nouveau défrayé la chronique avec une déclaration lourde de sens : « Je n'ai pas le niveau pour jouer en France ». Une phrase en apparence anodine, mais qui révèle une problématique plus profonde concernant sa communication et son rôle en tant que représentant officiel d'une équipe qui incarne les espoirs d'une nation entière. Regragui, au sommet de la hiérarchie technique du football marocain, semble parfois inconscient de la portée symbolique de sa fonction. Ses interventions publiques, souvent qualifiées de spontanées, manquent de filtre stratégique et véhiculent des messages ambigus, notamment auprès des joueurs binationaux qui observent attentivement chaque mot prononcé. Sa dernière déclaration, faite dans l'émission El Chiringuito TV, ne s'est pas seulement lue comme une confession personnelle. Elle a été interprétée comme un aveu que ceux qui ne peuvent intégrer une sélection européenne peuvent toujours se rabattre sur le Maroc comme choix par défaut. Une lecture dangereuse, qui risque de relancer la polémique autour de chaque joueur qui opte pour le maillot marocain après avoir été écarté par d'autres sélections, à l'image de l'affaire Mohamed Ihattaren. Ainsi, les propos de Regragui prennent une dimension plus large qu'une simple opinion : ils traduisent une vision réductrice du projet national, comme si l'équipe du Maroc n'était qu'un plan B. Un message qui nuit directement à l'image compétitive des Lions de l'Atlas, et qui amoindrit la valeur symbolique d'un maillot que plusieurs générations ont porté avec fierté et honneur. Dans ce contexte, une question cruciale s'impose : la Fédération Royale Marocaine de Football ne devrait-elle pas intervenir pour recentrer la communication de son sélectionneur ? Les prises de parole récurrentes de Regragui, marquées par un manque de clairvoyance stratégique, affaiblissent le discours institutionnel et alimentent une tension inutile dans la sphère médiatique et chez les supporters. Plus que jamais, l'équipe nationale a besoin d'un discours réfléchi et d'une vitrine médiatique alignée avec les ambitions du pays. Il ne s'agit pas de simples opinions personnelles, mais de messages capables d'influencer profondément la dynamique de groupe et l'image d'un projet sportif national. Regragui est-il conscient que ses mots portent désormais le poids d'un pays entier ? Son rôle ne se limite plus au terrain, il s'agit d'un engagement institutionnel. Reste à savoir si cette posture populiste qui le caractérise continuera de lui nuire – et avec lui, à tout un projet collectif – ou s'il saura rectifier le tir à temps.