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Entretien : «Pour l’UPM, il faut identifier des projets de grande envergure»
Publié dans Finances news le 16 - 07 - 2009

* Il faut que les relations entre les pays du Nord et ceux du Sud de la Méditerranée soient des relations de codéveloppement.
* Il faut passer de la logique d’assistanat à la logique de partenariat . Et ça demande un effort des deux côtés.
* Point de vue de Mohamed Horani, président de la CGEM.
- Finances News Hebdo : Quel a été, en gros, le bilan de vos réunions
B to B à Athènes ?
- Mohamed Horani : Les réunions que j’ai eues avec les présidents de fédération de certains pays méditerranéens avaient pour objectif de renforcer les liens avec les patronats pour favoriser les échanges. Il est question aussi d’adopter les positions communes des patronats qui vont dans le bon sens de la construction de cette Union pour la Méditerranée.
- F. N. H. : Est-ce que vous avez adopté des propositions communes pour le Forum d’Athènes ?
- M. H. : Ce qui a été évoqué par les uns et les autres reflète des avis assez individuels et des particularités pour chaque pays ou chaque patronat. Mais il y a des points communs et des préoccupations partagées.
La question du financement a été fortement évoquée. Mais je crois que le plus gros problème à résoudre est d’identifier des projet. Des projets d’envergure qui soient à la hauteur de l’ambition pour cette Union pour la Méditerranée. Et si on arrive à en trouver le problème de financement se posera moins.
Il y a aussi un autre défi à relever surtout pour les pays du Sud dans leur rapport avec les pays du Nord de la Méditerranée. Il faut que les relations soient des relations de codéveloppement. Il faut passer de la logique d’assistanat à la logique de partenariat et ça demande un effort des deux côtés.
Au Nord, il faut qu’ils placent leurs intérêts dans le temps. Il ne faut pas qu’ils voient uniquement dans le court terme. Je suis persuadé que les pays du Nord auront plus que jamais besoin des pays du Sud, ne serait-ce que pour des raisons démographiques.
Aussi, ces Etats sont des pays émergents et il y a beaucoup de projets. Ça intéresse les pays du Nord en termes d’investissement, etc. D’un autre côté, les pays du Sud ont, eux aussi, un gros effort à faire pour assurer cette responsabilité de codéveloppement. Donc, il faut qu’on soit capable d’accompagner les projets. Aussi bien au niveau de leur réalisation que de leur financement.
- F. N. H. : Mais qu’en est-il du Maroc et des entreprises nationales ?
- M. H. : Ça correspond exactement à la vision que nous avons à la CGEM. Le plus important pour notre pays est de permettre à l’entreprise marocaine, de manière générale, d’avoir un environnement favorable compétitif. Il faut également que cette entreprise se comporte de façon à améliorer cette compétitivité.
La stratégie de notre pays doit être basée sur l’ouverture d’une manière générale, en partenariat avec tous les pays étrangers. Il faut avoir le réflexe de diversifier nos partenaires et de chercher de nouveaux marchés, en consolidant nos relations avec l’Europe et en profitant des nouvelles opportunités telles que l’UPM.
- F. N. H. : Vous avez évoqué la diversification des échanges avec d’autres pays, mais l’essentiel des relations commerciales du Maroc se fait avec l’Europe, notamment les pays de l’Ouest. Avec le Maghreb, les choses sont restées en l’état ; l’Accord d’Agadir n’a pas donné l’effet escompté, alors qu’avec les autres pays de la Méditerranée, notamment ceux de l’Est, les relations restent insignifiantes. Est-ce qu’il y a moyen de développer ce créneau et d’investir ces régions peu connues des promoteurs marocains ?
- M. H. : Aujourd’hui, les relations politiques sont ce qu’elles sont ; on espère qu’elles s’amélioreront. En attendant, nous avons déjà travaillé ensemble. J’espère que le patronat maghrébin s’y interessera sérieusement.
Mais le plus important, c’est d’encourager et de promouvoir les actions de rapprochement et de partenariat avec les pays du Sud. Mais cela, il faut le préciser, n’est pas une simple volonté de travailler ensemble. Il y a aussi, à mon avis, un problème de fonds. Quelque part, nous sommes concurrents vis-à-vis des autres pays.
Mais la concurrence n’est pas mauvaise lorsqu’on évoque le cas du Maroc avec la Tunisie, par exemple.
Nous essayons d’avoir des économies plutôt complémentaires que concurrentes.
On doit essayer, chacun de son côté, même de manière négociée, de traiter nos échanges et nos relations avec les pays tiers. Entre nous, il ne faut pas uniquement viser les marchés, mais aussi être d’accord en terme d’orientation.
Quant à nous, nous avons la chance d’avoir des stratégies sectorielles, donc nous avons une vision. Nous avons fait un choix en ce qui concerne les nouveaux métiers du Maroc surtout.
Nous avons une certaine visibilité par rapport à d’autres pays. Il est nécessaire, si nous voulons réellement construire le Maghreb, si nous voulons construire l’UPM, d’avoir des économies complémentaires et intégrées.


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