Les deux baromètres de la place sont toujours au vert. Il semble y avoir une meilleure corrélation entre l'économie réelle et l'économie financière. Masi tout n'est pas gagné : les réformes financières doivent se poursuivre. La reprise de la Bourse de Casablanca semble bien se confirmer. Depuis quelques semaines, les deux principaux baromètres de la place, le Masi et le Madex, évoluent largement en dehors de la zone rouge. A la clôture de la séance du mardi dernier qui a drainé un chiffre d'affaires global de 21,8 MDH, le Masi affichait une performance annuelle de 18,12% à 3.520,64 points, tandis que le Madex, l'indice des valeurs cotées en continu, s'établissait à 2.917,74 points, soit +16,12%. Ce qui semblait être au début qu'un simple sursaut d'orgueil, traduit, aux dires de plusieurs analystes, les signes d'une reprise durable. Il faut à cet égard souligner que beaucoup de facteurs militent en faveur d'un maintien, sinon d'une amélioration de la performance de la place. Même s'il est vrai qu'il n'y a pas encore de signaux forts des autorités à l'égard du marché financier (hormis les réformes de la loi bancaire, du marché des capitaux et des statuts de Bank Al-Maghrib en cours de finalisation), un vent favorable semble souffler sur le plan économique. On citera notamment les perspectives de croissance et d'évolution macro-économique et l'amélioration des perspectives de la notation du Maroc par les agences de rating Standard & Poor's et Moody's (le Maroc bénéficie des notes Ba1/BB). A cela s'ajoutent la privatisation réussie de la Régie des Tabacs, dont 80% du capital ont été cédés à Altadis pour la coquette somme de 14 Mds de DH, et l'émission obligataire inaugurale du Maroc lancée le 27 juin dernier et qui a permis à l'argentier du Royaume de glaner sur le marché financier international 400 millions d'euros. Dans un contexte où l'économie mondiale affiche des signes de décrépitude depuis 2 ans, ces éléments revêtent donc toute leur importance. Une importance qui semble aujourd'hui déteindre favorablement sur le marché boursier casablancais après plusieurs années de traversées du désert, alors qu'au Maroc, comme d'ailleurs dans tous les pays émergents, il y a toujours eu un hiatus entre l'économie réelle et l'économie financière. Pour preuve, durant les années (1996, 1997 et 1998) où l'IGB réalisait des exploits, l'économie marocaine était loin d'être au mieux de sa forme Aujourd'hui, les choses semblent donc rentrer dans l'ordre. Néanmoins, il est impératif que le processus de modernisation du marché financier se poursuive. Il est vrai que le gendarme du marché a fait depuis 1998 d'énormes efforts pour mettre à niveau les textes réglementaires et juridiques et assurer un meilleur fonctionnement du marché, mais des vides juridiques (dont n'hésitent pas à profiter certains grands groupes !) existent encore sur certains domaines et il va falloir les combler. Tout autant, il faudra mettre sur le marché les instruments adéquats pour une meilleure mobilisation de l'épargne Tout cela pour dire que ce n'est certainement pas le moment de dormir sur nos lauriers.