* Le programme concerne la période 2009-2015 et vise à terme la création de 220.000 emplois. * Des mesures de soutien directes et indirectes au profit des entreprises pour augmenter la valeur ajoutée du secteur de 50 MDH. Pour accompagner le Plan Emergence, le Maroc a décidé de lancer un pacte national pour lEmergence industrielle. Il sagit dun contrat-programme public-privé pour la période 2009-2015. La cérémonie de signature de cette convention sest déroulée récemment à Fès et a vu la participation de neuf départements ministériels à côté du patronat marocain et du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Ce programme table sur la création à terme de 220.000 emplois. Il prévoit laugmentation du PIB industriel de 50 Mds de DH additionnels. Au niveau des exportations, le projet vise la génération dun volume supplémentaire de 95 Mds de DH. Pour ce faire, linvestissement privé dans lactivité industrielle devra bénéficier dune attention particulière, avec un montant envisagé de 50 Mds de DH. Des assises de lindustrie seront organisées tous les ans pour faire le constat des échecs et des réalisations. Une commission regroupant les départements concernés en plus des partenaires privés et présidée par le ministre chargé des Affaires générales, devra faire le suivi et le contrôle du contrat-programme. Ce contra-programme est basé sur les métiers mondiaux du Maroc comme loffshoring, lautomobile, laéronautique et lélectronique sans pour autant marginaliser les autres branches dactivité. «Cest le Plan Emergence quon a enrichi», a affirmé Ahmed Reda Chami, ministre de lIndustrie et du Commerce. Il a expliqué que «chaque secteur devra bénéficier des incitations adéquates en matière de formation, de plates-formes industrielles intégrées et une liste des entreprises étrangères sera démarchée dans limmédiat». Pour sa part, Salaheddine Mezouar ministre de lEconomie et des Finances, a souligné que «ce contrat confirme nos choix stratégiques. Les investisseurs ont besoin de visibilité. Quand on aborde lenvironnement des affaires, on affirme nos forces et nos faiblesses. Le Maroc reste une destination privilégiée des investissements étrangers. Nos fondamentaux sont bons et ce sont les ingrédients de la confiance. Nous restons des gens réalistes. Des secteurs de notre économie sont touchés mais face à la crise, nous traitons secteur par secteur et cas par cas». Sur le lien entre le contrat-programme et le Plan Emergence, Mezouar a expliqué qu«il ne faut pas opposer le contrat-programme à celui dEmergence. Il y a des choix qui ont été confinés dans le cadre du public-privé. Pour dépasser une crise, il faut travailler la main dans la main. Les investissements sorientent vers les pays qui ont initié des réformes non classiques», avant dajouter que «ce nest pas le gouvernement qui gère les entreprises : il ne fait que créer des mécanismes daide et de soutien». Lindustrie nationale est en progression constante. Mais la part du secteur dans le PIB et au niveau des exportations laisse à désirer si on la compare avec des pays similaires. Pour les secteurs-phares de lindustrie nationale, en particulier le textile-cuir et lagroalimentaire, des mesures spécifiques sont envisagées. Pour le textile-cuir, les actions ont pour vocation de développer le marché national et celui de lexport. Il est question de réaliser des produits compétitifs. Pour ce faire, lEtat va réaliser des zones logistiques dédiées et mettre en place des réformes tarifaires. Il est question de permettre aux entreprises marocaines dêtre plus réactives par rapport à la demande européenne. «Je connais très bien ce secteur. Avant, il y avait la visibilité de trois à quatre mois, actuellement elle ne dépasse pas les deux semaines. La demande va revenir dans les pays de proximité. La sortie de crise commence par la visibilité», a annoncé Mezouar. Concernant lagroalimentaire qui dispose de fondamentaux solides et dun potentiel de développement important, lEtat encouragera linvestissement dans les filières à forte valeur ajoutée, comme les agrumes et lhuile dolive. Il appuiera les meilleurs acteurs des produits de grande consommation, notamment la confiserie et la biscuiterie. Les filières de base seront également favorisées à travers des projets intégrés comme le lait et la viande. Au niveau des PME, le programme prévoit une ligne de financement de 3 Mds de DH et qui concerne les trois phases de leur vie, à savoir la création, le développement et la transmission. Le programme Imtiaz est destiné à stimuler la croissance alors que le programme Moussanada vise à améliorer la productivité. La contribution des banques marocaines est sollicitée pour le développement des fonds dinvestissement en capital afin de permettre lémergence dentreprises de taille plus importante. Le contrat-programme cible également les ressources humaines. «Le capital humain est au centre du programme. Il sagit de combler les compétences inexistantes dans certaines filières», a souligné Chami. Il sagit de définir des plans de formation sectoriels précis et à court et moyen termes et leur mis en uvre. Au programme figure également la mis en place dun mécanisme institutionnel annuel dactualisation des plans de formation. Pour améliorer le climat des affaires, le contrat-programme prévoit des actions- cibles comme le recours plus massif à larbitrage et la médiation dans la gestion des conflits. Il sagit aussi daméliorer les outils daccueil des investisseurs, notamment les CRI. Des guichets uniques seront placés au niveau des plates-formes industrielles intégrées.